Cours d’agriculture (Rozier)/MAL DE TÊTE DE CONTAGION

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Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 389).


MAL DE TÊTE DE CONTAGION. Médecine Vétérinaire. Cette maladie épizootique & contagieuse règne quelquefois parmi les chevaux, & en fait périr un grand nombre. M. de la Guinière l’a décrite dans son école de cavalerie.

Lorsqu’elle a lieu, la tête du cheval devient extrêmement grosse, les yeux sont enflammés, larmoyans & très-saillans ; il coule des naseaux une matière jaune & corrompue ; elle se termine bientôt en bien ou en mal. La crise la plus heureuse est celle qui se fait par un transport d’humeurs sur les glandes de la ganache, dont le gonflement & la suppuration assurent la guérison de l’animal.

La couleur jaune des matières qui fluent par les naseaux, distingue cette maladie de l’étranguillon, (Voyez ce mot) dans lequel la matière est de couleur verdâtre ; elle diffère de la morve (Voyez ce mot) par la fièvre aiguë & l’inflammation extrême qui l’accompagnent.

Tout l’espoir de guérison consistant dans le dépôt aux glandes de la ganache, c’est là aussi où l’on doit porter tous ses soins. Si la tumeur qui s’y forme, perce d’elle-même, le cheval est bientôt guéri. On en accélère la suppuration avec des oignons de lys, cuits sous la cendre, qu’on applique chaudement : si, au bout de sept à huit jours, la tumeur n’a pas percé, on l’ouvre avec un bistouri, & on la traite comme une plaie ordinaire. Lorsque cette maladie règne, on ne sauroit prendre trop de précaution pour en arrêter les progrès. (Voyez Contagion) M. T.