Cours d’agriculture (Rozier)/VENTRE

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 560-561).
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VENTRE. Médecine rurale. Les anatomistes modernes désignent par le mot ventre, pris dans sa signification la plus étendue, une cavité remarquable, où sont contenus certains viscères essentiels à la vie. D’après cela, le corps est divisé, en trois ventres : le premier, ou le supérieur, est la cavité de la tête ; le moyen, le thorax ou la poitrine ; le dernier, ou l’inférieur, s’appelle communément l’abdomen ou le bas-ventre.

On y considère ses régions & ses parties. Sa région antérieure, qui est seule appelée abdomen, est divisée en trois autres régions, connues sous les noms d’épigastrique, d’umbilicale & d’hypogastrique. Chacune de ces régions est partagée en trois parties, une moyenne & deux latérales. La partie moyenne de la région épigastrique, se nomme épigastre, & les latérales, hypocondres. la partie moyenne de la région ombilicale, s’appelle umbilic, & les latérales sont connues sous le nom des régions lombaires.

La région hypogastrique est divisée en supérieure & en inférieure. Le milieu de la région hypogastrique supérieure retient le nom d’hypogastre, & les latérales se nomment les îles ou les flancs. Le milieu de la région hypogastrique inférieure, se nomme le pénil ou le pubis, & les latérales, les aines.

La région épigastrique s’étend depuis le cartilage xiphoïde, jusqu’à deux travers de doigt au-dessus de l’umbilic.

La région umbilicale commence à la fin de l’épigastrique, & se termine à deux travers de doigt au-dessous de l’umbilic.

La région hypogastrique supérieure commence jusqu’à l’umbilicale & s’avance jusqu’au pubis.

Comme la connoissance de ces différentes régions seroit absolument inutile, si l’on n’y joignoit celles des organes qui leur répondent, j’en donnerai ici l’énumération.

L’abdomen ou le bas-ventre contient l’épiploon, l’estomac, les gros & petits intestins, le pancréas, le conduit du chyle, le foie, la vésicule du fiel, la rate, les capsules atrabilaires, les reins, les uréthères, la vessie, la matrice chez les femmes, ainsi que les ovaires & ses ligamens larges. Tous ces différens viscères exécutent des fonctions particulières, en séparant du sang certaines humeurs propres à aider la digestion, & la réparation de pertes continuelles que notre corps fait. Voyez Foie, Pancréas, Vessie, Reins, &c.

M. Ami.

Ventre. Médecine vétérinaire.

Dans la partie du cheval, nommée le ventre, il faut considérer,

1°. Son volume. Il doit être proportionné à la taille de l’animal, & par conséquent médiocre dans les chevaux de légère taille, & d’une plus grande étendue dans les chevaux de carrosse, de tirage ou de labour.

1°. Sa forme. S’il s’élève du côté du train de derrière, à la manière de celui des lévriers, le cheval est dit manquer de corps, étroit de boyaux, cousu, & l’on comprend que le défaut opposé est le défaut avoir un ventre de vache. Dans un vieux cheval dont le ventre est avalé, qui mange beaucoup, & qui tousse de temps en temps, la pousse est à craindre. (Voyez Pousse) Il arrive que des chevaux maigres commençant à s’engraisser, montrent d’abord trop de ventre ; mais si leur flanc n’est pas retroussé, & s’ils ont la tête bien tournée, la nourriture passe insensiblement à la croupe, & le ventre diminue proportionnément.

Maladies du ventre. Trop de repos, trop de chaleur, des efforts donnent lieu à une enflure qui règne quelquefois sous le ventre, & qui se propage depuis le fourreau, plus ou moins près des extrémités antérieures. L’enflure, qui est l’effet des deux premières causes, ne présente rien ce dangereux, & comme elle est, pour l’ordinaire, œdémateuse, on la reconnoît en ce qu’elle cède visiblement & facilement à l’impression du doigt, dont elle conserve quelque temps la trace. (Voyez Œdème) Une tumeur à l’ombilic est ce que nous nommons exomphale. (Consultez ce mot) Il est rare que les chevaux qui en sont atteints puissent être de quelque service. M. T.