Kiel et Tanger/02/18

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Nouvelle Librairie Nationale (p. 134-146).

XVIII

L’AMITIÉ ITALIENNE ET LES DOCTRINES LIBÉRALES

Ainsi, vers 1903, 1904 et 1905, par la force même des choses, la sagesse de la France devait consister à abandonner, bon gré mal gré, son cœur et sa main à l’Angleterre ; la brutale mise en demeure n’était pas nécessaire, et l’événement comportait, dans l’exécution, de fines nuances.

Édouard VII y mit tout son art. Il n’eut même pas à procéder de manière directe. Deux moyens termes le servirent auprès des gouvernants français : l’amitié italienne et les doctrines libérales. On ajouterait à ce couple d’intermédiaires un troisième élément, les Loges, qu’il n’y aurait lieu d’en témoigner aucune surprise, mais, toutefois, comme on étudie l’inconnu pour le ramener à des causes connues, nos lecteurs ne gagneraient pas grand’chose à apprendre qu’un mystère diplomatique peut s’expliquer par un mystère maçonnique. Nous examinons ces difficiles affaires en vue de les éclairer.

En ce temps-là nous possédions l’amitié de l’Italie, pour cette première raison que l’amitié italienne est quelque chose d’œcuménique et de planétaire. On ne s’étonne plus de la rencontrer partout, depuis qu’on l’a vue si paisiblement installée, depuis plus de vingt ans, chez les « tedeschi » et les « barbari » de Vienne, ses anciens ennemis, oppresseurs et tyrans. Élément très actif de la Triple-Alliance, l’Italie n’en a pas moins été, de tout temps, en accord étroit avec Londres. Aux heures du plan Hanotaux, quand les armes françaises, russes et allemandes semblaient tournées d’un même mouvement contre l’Angleterre, nul esprit clairvoyant n’aura compté sur l’Italie comme auxiliaire de cette coalition. On a même craint que sa marine ne fît cause commune avec la flotte anglaise pour annuler la France en Méditerranée. Depuis que la situation s’est renversée et qu’on parle, au contraire, d’une coalition anglo-française contre l’Allemagne, le pronostic est interverti ; c’est de sa fidélité à l’Angleterre que l’Italie à fait douter : son plus grand intérêt paraît ici être allemand, et les princes de la Maison de Sävoie sont aussi disposés que leurs peuples à suivre leur seul intérêt, sans se considérer comme prisonniers autre part[1].

Cette indécision subtile, ce jeu alternatif de révélations réserves, ce beau et froid calcul dissimulé sous un sourire qui s’adresse au vaste univers a vraiment fait de Rome « amie de tout le monde » un des grands pivots de l’Europe. C’est à Rome qu’il faut aller si l’on tient à traiter de divorce ou de mariage, Cela s’est dit du Vatican. C’est bien plus vrai du Quirinal. La politique anglaise y trouva son centre d’action privilégié.

Rien de plus simple que le jeu de l’Italie auprès du Gouvernement français. Ce Gouvernement radical était composé de vieux hommes ou imbu des vieilles idées qui ont couru l’Europe d’il y a cinquante ans. Sous Félix Faure, un certain préjugé favorable à l’autorité et le jeune goût de la force, goût pervers, si l’on veut, chez des républicains, rapprochaient M. Hanotaux de Vienne et de Berlin. Au contraire, M. Loubet et M. Delcassé en furent instinctivement éloignés : l’origine révolutionnaire, l’éducation romantique, les traditions et les idées coutumières du vieux Parti républicain facilitaient leur rapprochement de l’Angleterre et de l’Italie, — une Italie imaginaire et une Angleterre fictive, telles que l’ignorance représentait l’une et l’autre à leurs yeux fermés.

Que l’Italie soit un des pays les plus autoritaires du monde, que la force publique y soit faite pour une très grande partie du loyalisme de l’armée et de l’attachement héréditaire des provinces du Nord aux droits historiques de la Maison régnante, c’était un sujet d’observation négligeable pour un parti pénétré de cette idée fixe que l’Italie devait être démocratique, libérale, humanitaire, française », concluaient-ils, du moment qu’elle était, en sa qualité de geôle du pape, la capitale de l’esprit anticlérical. Le formulaire de l’anticléricalisme fut donc le grand lien entre les radicaux français et quelques hauts dignitaires du jeune royaume. C’est une profession de foi anticléricale que M. Loubet formula expressément par son voyage à Rome, dont le premier effet fut de donner aux sujets de Victor-Emmanuel III une haute idée de l’influence et du crédit de leur jeune roi. Ainsi la République, si elle s’aliénait les catholiques, fortifiait une dynastie étrangère[2] et ranimait chez nous ces illusions d’amitié latine qui nous ont déjà coûté cher. En Italie, l’hostilité à l’Église désigne des passions et des sentiments, les uns amortis, les autres ravivés de façon artificielle. Cette façade nous a fait oublier l’évidence de l’intérêt présent !

On l’a écrit avec beaucoup de sens et de force : « un ministre des Affaires étrangères de France qui n’a pas toujours dans un des tiroirs secrets de sa table un projet pratique et étudié, libellé dans ses moindres détails, d’une réorganisation de l’Italie sur le type d’un gouvernement républicain, est un criminel ou un imbécile[3] » Imbécillité, crime ou distraction, notre anarchie de gouvernement pense à autre chose : pratique et réaliste quand il s’agit de leur personne ou de leur parti, la politique générale des radicaux ne s’est jamais inspirée de l’examen des grands intérêts du pays : elle suit des idées, « idées » flottantes, souvent fausses en elles-mêmes et presque toujours contraires à notre bien.

Jadis, le monde officiel italien, le Quirinal lui-même, avait profité de l’entremise des « Nuées » républicaines pour rendre un service considérable au gouvernement de la reine Victoria en aidant l’Angleterre à constituer chez nous ce parti de Dreyfus, qui mit en échec la politique de M. Hanotaux sur le Nil. Non seulement, dans le monde de la cour et les salons romains les demoiselles Amari approvisionnaient M. Gabriel Monod de leurs renseignements sur les troupes de couverture et le canon de 120, mais, à Paris même, l’ambassadeur[4], précédemment titulaire du poste de Londres, était mêlé à toutes les intrigues antimilitaires de cette époque. L’ambassade italienne fut le quartier général de M. Reinach. Là, fut conspiré le départ du cabinet Méline. Là, dit-on même, fut inventé, désigné et choisi M. Delcassé. C’est la que M. Trarieux, chargé des criminelles confidences d’un président de chambre à la Cour de cassation, M. Lœw, vint murmurer à l’oreille de l’ennemi les secrets de notre service de contre-espionnage[5]. M. Reinach servait l’État juif, l’ambassadeur d’Italie servait le roi, son maître, qui rendait service à son cousin le roi d’Angleterre, et M. Delcassé n’avait qu’à se laisser aller à la suggestion de ces deux puissances étrangères qui, en somme, n’en faisaient qu’une. Il est allé de leur côté aussi loin que possible, jusqu’au crime de faux et d’usage de faux. Le commandant Cuignet l’a surabondamment démontré[6].

Mais le comte Tornielli ne négligeaït pas son pays pour ses alliés, et, s’il est vrai que le cabinet Waldeck-Rousseau fut en partie constitué par l’Italie, l’ambassadeur ne laissa pas oublier ce service[7]. L’Italie obtint tous les accords commerciaux dont l’impécuniosité qui lui est naturelle avait le plus pressant besoin. Elle les obtint même parfois à nos dépens. Lyon fut atteint dans ses soieries, ainsi que le Comtat, la Drôme ét l’Ardèche ; le Languedoc souffrit dans ses vins. Les ministres français se montrèrent à cette époque si accommodants sur nos intérêts régionaux que le roi d’Angleterre dut en conclure qu’ils ne pourraient pas se montrer beaucoup plus difficiles sur un intérêt national. Il pria son rabatteur romain de nous acheminer vers lui. Le traité d’arbitrage permanent signé entre Paris et Rome fut suivi d’un accord secret laissant à l’Italie les mains libres en Tripolitaine et en Albanie, mais nous abandonnant toute initiative au Maroc. Les critiques attentifs font remarquer avec beaucoup de raison que l’Italie, amie et cliente de l’Angleterre, ne nous aurait jamais laissé le Maroc ouvert sans l’aveu du cabinet de Londres. Le nom de Maroc, ainsi prononcé de longs mois avant tout accord franco-anglais, prouve que l’Angleterre combinait déjà ses arrangements avec nous, l’Italie étant la courtière.

Celle-ci était également secondée, comme l’avait calculé la diplomatie d’Édouard VII, par le concours diffus mais constant que lui apportaient les erreurs des libéraux et des radicaux français sur la nature du gouvernement de l’Angleterre. Le plus whig des Anglais ne saurait penser sans sourire à l’imagination que nos pères s’étaient formée à ce propos et qui subsiste dans tous les lieux où domine l’ignorantisme républicain.

Que le libéralisme anglais ne soit point un libéralisme, c’est ce qu’il est un peu trop facile de voir. Aristocrate, traditionnelle, profondément gouvernementale par sa constitution de la propriété, par le recrutement de son armée de mer, par ses mœurs générales, sa cruelle et pure justice, son régime pénitentiaire et fiscal ; aussi antidémocrate qu’il est possible ; dévouée depuis deux siècles à la religion de la raison d’État ; royaliste au surplus et résolument fidèle à sa dynastie ; inconnue et fermée au reste du monde, mais se développant, pénétrant et tyrannisant en tout lieu, l’Angleterre contemporaine, celle qui est forte, non l’Angleterre prédicante et biblomane du xviie siècle (qui peut reparaître au XXe, mais à la condition de tout compromettre et de tout gâcher de ce qui la fit prospère et puissante), cette Angleterre doit être jugée à peu près aussi libérale que put l’être Carthage dans l’antiquité ou Venise moderne. Elle n’est la patrie de la Liberté qu’en un sens : l’admiration ou le pastiche de ses institutions les plus inimitables a servi à faire quantité de révolutions et d’émeutes sur le continent. Tel a été le rôle bien anglais des idées « anglaises ». Un rôle utile à l’Angleterre qui, dans l’isolement splendide qu’elle devait à la nature, a dû à cette politique une paix profonde. Les idées anglaises ont causé, en particulier, l’abaissement de la France ; mais, comme elles ont fait la fortune du parti libéral et des républicains, ces derniers ont toujours penché pour l’Angleterre.

L’essence commune du libéral et du radical en France se reconnaît à ce fait que tous deux se dévouent à leur pays sous une condition quasiment religieuse. On ne saurait trop rappeler l’excellente définition de ce patriotisme conditionnel donnée par M. Ranc, quand en 1898 il assurait qu’il lui était agréable d’entendre crier à l’étranger[8] : « Vive ia France », « mais » « la France de la Révolution ». Quand on est pour « la France mais », et quand, par surcroît, l’on connaît que ce « mais » révolutionnaire, axiome mystique antérieur et supérieur au patriotisme, est inspiré des révolutions qui agitèrent anciennement l’Angleterre, on est aussi tenté de placer le berceau de ces principes immortels au-dessus du berceau de notre chair périssable. Avant de calculer l’intérêt de la France, le parlementaire de vocation le subordonne à l’intérêt de la Liberté dans le monde, telle qu’on l’invoque, suppose-t-il, dans la Mère des Parlements.

Dès lors, quand il est franc, quand il est administré par une équipe radicale bien pénétrée du libéralisme confessionnel, le régime républicain enferme quelque chose de profondément et de passionnément étranger, une arrière-pensée qui nous abaisse en particulier devant les Anglais, qui les préfère à nous et qui nous subordonne à eux, un sentiment qui, s’il le fallait, nous sacrifierait à leur avantage. La République conservatrice de 1895 avait oublié cet esprit et l’avait même remplacé par des traits de jactance à l’adresse de l’Angleterre : la République radicale réintégra les traditions du vieux parti. Elle restaura les vieux sentiments de subordination à la sagesse anglaise, tant admirée de Voltaire, de Rousseau et de Montesquieu, élément d’humilité assez dangereux, sorte de trahison inconsciente mais formelle, qui est gravée au cœur de ses dirigeants.

Sur toute chose ils élevèrent le bonheur et l’honneur d’une association avec les « nations libérales », c’est-à-dire avec l’Angleterre d’abord, et cette entente fut considérée comme un bien trop urgent pour être différée jusqu’à l’acquisition d’une forte situation militaire continentale qui nous eût permis de causer d’égal à égal avec notre associée. Certes, on ne put traiter tout de suite, sous peine de blesser l’opinion encore meurtrie des menaces de Fachoda. Mais on organisa de doctes campagnes de presse. Le « tsarisme » et le gouvernement du « Kaiser » furent rétablis dans leur ancienne dignité d’épouvantail pour électeurs. On vanta l’avantage humanitaire d’un accord entre les États doués de l’inestimable trésor d’un Parlement, les races privilégiées, les peuples élus. L’opinion radicale insista sur la hiérarchie spirituelle des constitutions politiques. Les unes font le salut des peuples, et les autres suffisent à consommer leur damnation « Venez mes brebis ! Allez, mes boucs. » Un ordre du jour du Grand-Orient de France a proclamé que les insurrections, jadis le plus saint des devoirs, deviennent abominables et scandaleuses dans les pays qui affichent sur les murs la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. L’Empire britannique brillait au premier rang de ces oints du seigneur. Personne ne se demanda ce que deviennent, au surplus, les droits de l’Homme quand la marine anglaise recrute ses équipages par le procédé de la « presse »[9] On nous exhorta simplement à acclamer le roi d’Angleterre, ses vaisseaux et ses matelots.

La malheureuse victime de l’or anglais, Kruger, vaincu et dépouillé, venait de s’arrêter à Paris, qui ne lui avait pas marchandé l’ovation. En mai 1903, Édouard VII fut moins bien reçu par le peuple, mais les sphères officielles lui firent brillant accueil. Il invita M. Loubet à le venir voir en juillet suivant, puis il revint lui-même, aimant mieux traiter directement son affaire avec le président ou avec les ministres que de s’en décharger sur qui que ce soit. Quelque renseigné qu’il fût sur la France, le prince dut s’étonner de trouver tout ce monde peu difficile, et même plat. Son circuit italien aurait-il été superflu ? Il se le demanda peut-être et s’excusa devant lui-même d’avoir douté de la tradition révolutionnaire. Mais rien de plus excusable que son erreur. Si notre politique étrangère doit avoir la couleur du parti politique vainqueur, et cela en vertu du régime et de l’esprit républicain, elle a, dans l’Angleterre monarchique, les seules couleurs du pays. Là-bas un fait rallie et l’on fait confiance au pouvoir en tant que pouvoir. Ici, et c’est ce que le roi dut se rappeler, en l’absence d’un pouvoir réel suffisant, il ne reste que les idées, lesquelles divisent. Édouard VII estima nos divisions une bonne chose dans la mesure où elles ne nous rendraient pas trop inaptes à l’œuvre pour laquelle il avait des vues sérieuses sur nous.

L’entente désirée et réglée en principe ne s’annonçait pas mal.


  1. Ces appréciations ont leur date. Nous les avons publiées dans la Gazette de France et l’Action Française dès 1905, au moment de la crise déterminée par la démission de M. Delcassé. Elles ont été curieusement confirmées depuis (février 1907) par M. Jules Hansen, ancien secrétaire intime du baron de Mohrenheim, dans son livre : L’Ambassade à Paris du baron de Mohrenheim. Les révélations de M. Hansen éclairent l’histoire diplomatique de la Triple-Alliance.

    Constituée le 20 mai 1882, la Triple-Alliance a été renouvelée en 1887, en 1892, en 1897 et en 1902. Or, le dernier texte comporte une nouveauté remarquable, si l’on en croit M. Hansen : « Dans le traité tel qu’il était avant 1902, il y avait une clause ou mieux une réserve verbale ou écrite faite par le Cabinet italien et d’après laquelle, en aucun cas, la Triple-Alliance n’aurait pu obliger l’Italie à entrer en ligne contre l’Angleterre. Dans le renouvellement de 1902, M. Prinetti a oublié de renouveler la réserve contre l’Angleterre. »

    L’oubli peut s’expliquer de diverses façons. Il est cependant très intéressant de constater qu’à l’heure ancienne où l’antagonisme maritime et colonial de la France et de l’Angleterre pouvait rallier l’Europe centrale à la cause française, l’Italie avait soin d’établir, par une stipulation formelle, la pérennité de sa vieïlle amitié anglaise. Avec le ministère Delcassé, les choses peu à peu commencent à changer d’aspect ; l’entente franco-anglaise se dessine ; l’accord ne sera signé qu’en 1904, mais des efforts bien connus à Rome travaillent à le préparer. On peut dire que l’affaire est en chantier dès 1898. L’Italie elle-même va contribuer à la réaliser. Elle en profite d’ailleurs, et beaucoup. Seulement, elle prend ses assurances, ou plutôt, elle modifie ses précautions d’autrefois. Avant 1902, il était entendu que rien ne pourrait l’obliger à se détacher de l’Angleterre. Cette année-là, elle ne contracte aucune obligation nouvelle ; mais elle oublie soigneusement de faire mention de l’ancien scrupule. Elle se sent libre de violer l’amitié du grand peuple son bienfaiteur, parce qu’il va se lier d’amitié avec nous… On a beaucoup remarqué, dans le même ordre d’idées, aux funérailles d’Édouard VII l’absence du roi d’Italie, qui s’était contenté de déléguer un prince du sang, le duc d’Aoste, — Simple nuance, si l’on veut, mais significative, et qui peut montrer que l’intérêt politique de l’Italie est à peu près toujours de se ranger dans le groupement militaire dont nous sommes absents.

  2. Sur le royaume d’Italie et l’esprit révolutionnaîre, on pourra consulter notre Enquête sur la Monarchie, p. 129. Voir aussi l’appendice VI du présent volume.
  3. L’Accord franco-anglais, par Denis Guibert et Henri Ferrette.
  4. Le comte Tornielli et la comtesse, née Rostopschine, ne passaient pas pour des amis très chauds de la France avant de se fixer à Paris. Lors de sa nomination, en janvier 1895, on rappela le toast porté deux ans auparavant, à Londres, par le comte Tornielli, à l’occasion d’une visite de l’escadre anglaise à la Spezzia. « Nous autres Italiens », avait-il déclaré, en faisant une allusion plus que transparente aux grandes fêtes données à Toulon en l’honneur de l’escadre russe, « nous n’avons jamais éprouvé le besoin de mettre la maison sens dessus dessous pour recevoir nos amis. » Le propos discourtois et désobligeant de 1893 fut récompensé par l’accueil enthousiaste de tout ce que la société parisienne pouvait compter d’étrangers, de juifs, de protestants, et, par conséquent, de hauts personnages républicains,
  5. Il faut lire quelques détails de cette intrigue, encore bien imparfaitement connue, dans le livre remarquable cité plus haut qu’ont publié le jeune député nationaliste Henri Ferrette et notre confrère Denis Guibert, sur le Conflit franco-allemand en 1905 (Paris, Albin Michel). Sans être toujours de l’avis des auteurs, je leur ai fait différents emprunts pour ce chapitre et les deux suivants.
  6. Voir Précis de l’Affaire Dreyfus, par Henri Dutrait-Crozon.
  7. Voir l’appendice VII, Le comte Tornielli.
  8. Il faisait le récit d’un voyage en Belgique.
  9. Il est bon de savoir que le procédé est constaté dans un livre intitulé : Le Libéralisme, par M. Émile Faguet. « En Angleterre, le service militaire n’existe pas… Il est volontaire. Qui veut n’être pas soldat n’est pas soldat. Cela se comprend très bien. Mais ce même peuple a besoin d’une marine militaire énorme, et il trouve naturel qu’on ait recours à la presse, c’est-à-dire à l’enrôlement forcé des matelots de la marine de guerre. »