L’Encyclopédie/1re édition/ASCENDANT

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ASCENDANT, adj. m. est sur-tout en usage dans l’Astronomie & dans l’Astrologie. C’est de l’ascendant qu’en Astrologie l’on tire l’horoscope, c’est-à-dire, du degré de l’écliqtique qui se leve sur l’horison au moment de la naissance de quelqu’un. Voyez Horoscope. Les Astrologues prétendent que ce degré a une influence considérable sur la vie & sur la fortune du nouveau né, en lui donnant du penchant pour une chose plûtôt que pour une autre ; mais on ne croit plus à ces chimeres.

L’ascendant s’appelle encore, dans le theme céleste de quelqu’un, la premiere maison, l’angle de l’orient, ou l’angle oriental, ou le significator vitæ. Voy. Maison, Theme, &c. On dit : telle planete dominoit à son ascendant ; Jupiter étoit à son ascendant, &c.

On prend ce terme dans un sens moral, pour marquer une certaine supériorité qu’un homme a quelquefois sur un autre, & par laquelle il le domine & le gouverne, sans qu’on puisse quelquefois en apporter de raison. Ainsi on dit un tel homme a un grand ascendant sur l’esprit d’un autre, pour dire, qu’il tourne cet esprit à son gré, & le détermine à ce qu’il veut.

Ascendant se dit, en Astronomie, des étoiles ou des degrés des cieux, &c. qui s’élevent sur l’horison dans quelque parallele à l’équateur. Voyez Lever & Horison.

Latitude ascendante, c’est la latitude d’une planete, lorsqu’elle est du côté du pole septentrional. Voyez Latitude.

Nœud ascendant, c’est le point de l’orbite d’une planete, où cette planete se trouve lorsqu’elle traverse l’écliptique pour s’avancer vers le nord. Voy. Orbite, Planete, &c.

On l’appelle aussi nœud septentrional, & on le distingue par ce caractere ☊. Voyez Nœud, &c.

Signes ascendans, en Astronomie, ce sont ceux qui s’avancent vers le pole septentrional, & qui sont compris entre le point du ciel le plus bas, qui est le nadir, & le point du ciel le plus haut, qui est le zénith. Ces signes sont le Capricorne, le Verseau, les Poissons, le Bélier, le Taureau, les Gemeaux, &c. qui sont les signes que le soleil décrit en s’approchant de nous. Ils ne sont ascendans que pour notre hémisphere, & descendans pour l’autre. Si on entend par les signes ascendans ceux qui sont les plus proches du pole septentrional, alors ces signes seront le Bélier, le Taureau, les Gemeaux, le Cancer, le Lion, & la Vierge. Voy. Signe, Zénith, Nadir, &c. (O)

Ascendant, adj. n. en Anatomie, se dit des parties qui sont supposées prendre naissance dans une partie, & se terminer dans une autre, en s’approchant du plan horisontal du corps. Voyez Corps.

L’aorte ascendante, c’est le tronc supérieur de l’artere qui fournit le sang à la tête. Voyez Aorte & Artere.

La veine cave ascendante est une grosse veine formée par la rencontre & la réunion des deux iliaques. Voyez Veine-cave.

Plusieurs des anciens Anatomistes l’ont appellée veine cave descendante, parce qu’ils s’imaginoient que le sang descendoit du foie par cette veine, pour fournir du sang aux parties qui sont au-dessous du diaphragme : mais les modernes ont démontré qu’elle avoit un usage tout-à-fait contraire, & qu’elle servoit à porter le sang des parties inférieures au cœur ; d’où lui est venu son nom d’ascendante. (L)

Ascendans, adj. pl. pris sub. terme de Droit, sont les parens que nous comptons en remontant vers la souche commune, comme pere & mere, ayeuls, bisayeuls, &c.

Les premiers sont seuls héritiers naturels de leurs enfans ou petits enfans qui n’ont point d’enfans.

Ils ont même, dans les pays de droit écrit, une légitime : mais ils n’en ont pas en pays coûtumier. Voyez Légitime. Ils partagent par têtes, & non par souches.

Les coûtumes sont fort différentes par rapport à la succession des ascendans. La plus grande partie néanmoins leur donnent les meubles & acquêts, & les freres & les sœurs n’y sont point appellés avec les ascendans : elles leur adjugent même les propres.

1°. Quand ils sont de l’estoc & ligne dont sont échus les héritages.

2°. Même sans être de l’estoc & ligne, mais simplement en qualité de plus proches parens, lorsque les parens de la ligne manquent.

3°. Dans le cas où un ascendant est donateur par contrat de mariage de l’héritage que le donataire a transmis à des enfans qui sont tous morts : car si le donataire étoit mort sans enfans, l’autre conjoint, quoique donateur, ne joüiroit pas du retour. Voyez Ayeul & Retour.

Dans quelques coûtumes, comme en particulier celle de Paris, les peres & meres succedent aussi à leurs enfans en usufruit seulement, aux immeubles acquis pendant la communauté du pere & de la mere, & avenu par le décès de l’un d’eux aux enfans, pourvû que l’enfant décédé n’ait laissé aucuns descendans, ni frere ou sœur du côté dont lesdits immeubles lui sont échûs. Cette succession s’étend aussi dans la coûtume de Paris aux ayeuls & ayeules.

Il n’y a aucune prérogative d’aînesse en faveur des mâles dans la succession des ascendans.

En pays de droit écrit, ils excluent les freres utérins & consanguins, & même les neveux qui sont conjoints des deux côtés : mais ils n’excluent pas les freres germains du défunt, lesquels succedent avec eux ; & en ce cas la succession est divisée en autant de portions qu’il y a de têtes ; chaque frere prend une part, & les ascendans prennent le surplus & le divisent entr’eux en deux parts, l’une pour les paternels, & l’autre pour les maternels, qui chacun entr’eux partagent la portion qui est échûe à leur ligne. Par exemple, s’il y a trois freres, un ayeul & une ayeule du côté paternel, chaque frere aura un sixieme, l’ayeul & l’ayeule paternel un sixieme & demi à eux deux ; & l’ayeul maternel autant à lui seul que les deux autres. Voyez Ayeul.

Lorsqu’il y a des freres germains, les neveux conjoints des deux côtés dont le pere est décédé viennent à la succession du défunt, avec les freres & les ascendans : mais ils n’y viennent que par la représentation de leur pere, & par conséquent ils partagent par souches & non par têtes.

Par rapport à la part que prend une mere dans la succession de ses enfans, voyez à l’article Mere la teneur de l’édit des meres.

Dans les pays de droit écrit, les peres & les meres qui ont donné quelque chose entre-vifs à leurs enfans, succedent aux choses par eux données, lorsque les enfans donataires décedent sans enfans, non pas par droit de succession, mais par un autre droit qu’on appelle droit de retour. Voyez Retour. (H)