L’Encyclopédie/1re édition/MONASTIQUE

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MONASTIQUE, adj. ce qui concerne les moines ou la vie des moines. Voyez Moine.

La profession monastique est une mort civile, qui produit à certains égards les mêmes effets que la mort naturelle. Voyez Moine.

Le concile de Trente & l’ordonnance de Blois, ont fixé à seize ans la liberté de faire profession dans l’état monastique.

S. Antoine a été dans le quatrieme siecle l’instituteur de la vie monastique, comme S. Pacome qui vivoit dans le même tems, a été l’instituteur de la vie cénobitique, c’est-à-dire des communautés reglées de religieux. Voyez Cénobite.

On vit en peu de tems les déserts d’Egypte peuplés des solitaires qui embrassoient la vie monastique. Voyez Anachorete, Hermite.

S. Basile porta dans l’Orient, le goût & l’esprit de la vie monastique, & composa une regle qui fut trouvée si sage, qu’elle fut embrassée par une grande partie de l’Occident.

Vers le onzieme siecle, la discipline monastique étoit fort relâchée en Occident. S. Odon commença à la relever dans la maison de Cluni, ce monastere par le titre de sa fondation, fut mis sous la protection du S. Siége, avec défense à toutes puissances, séculieres & ecclésiastiques, de troubler les moines dans la possession de leurs biens, & dans l’élection de leur abbé. En vertu de cela, ils ont plaidé pour être exempts de la jurisdiction de l’évêque, & ce privilege s’est étendu à tous les monasteres qui dépendoient de celui-là. C’est la premiere congrégation de plusieurs maisons unies sous un seul chef, & immédiatement soumise au pape pour ne faire qu’un corps, ou comme on l’appelle aujourd’hui, un ordre religieux. Auparavant, chaque monastere étoit indépendant des autres, & soumis à son évêque. Voyez Ordre, Congrégation, Abbé, Religieux.