Officier supérieur démissionnaire de l’armée brésilienne ancien sénateur de l’Empire du Brésil, etc.
PRÉFACES DE MM. E. AIMÉ ET XAVIER RAYMOND
Troisième édition
PARIS
LIBRAIRIE PLON
E. PLON, NOURRIT et Cie, IMPRIMEURS-ÉDITEURS
10, rue Garancière
—
1891
Tous droits réservés
À SA MAJESTÉ L’EMPEREUR DU BRÉSIL
Sire,
Votre Majesté a inauguré dans l’Amérique du
Sud, à la prise d’Uruguayana, la guerre humanitaire,
celle qui épargne et sauve les prisonniers,
celle qui prend soin des blessés ennemis à l’égal
des nationaux, celle qui, considérant l’effusion
du sang humain comme une déplorable nécessité,
n’impose aux peuples que les sacrifices indispensables
pour le solide établissement de la paix.
Et c’est principalement à ce point de vue que
j’ose me croire autorisé à placer sous l’auguste
patronage impérial le simple récit de la retraite
de Laguna, cette œuvre de constance et de discipline
où les officiers de Votre Majesté, ayant àdéfendre au milieu d’obstacles de toute espèce les
étendards et les canons qui leur avaient été confiés,
n’ont cessé, autant qu’ils l’ont pu, de contenir
le légitime ressentiment de braves soldats poussés
à bout par les fureurs de l’ennemi,
et de faire obstacle à la cruauté traditionnelle
d’auxiliaires indiens qui ne respiraient que vengeance.
Ce reflet d’un grand acte d’initiative souveraine
est le plus beau souvenir que nous puissions jamais
invoquer entre compagnons d’armes ; j’ai l’honneur
d’en offrir l’hommage à Votre Majesté.
De Votre Majesté Impériale
Le très humble et très obéissant serviteur et sujet,
Occupation de Bella Vista. — Les Paraguéens font le vide autour de la colonne. — Tentative pour entrer en pourparlers. — Elle échoue. — Les vivres deviennent rares. — Marche sur Laguna.
Ordre de marche et disposition du corps expéditionnaire. — Le marchand italien. — Le commandant Gonçalvès. — Surprise et enlèvement du camp paraguéen de Laguna.
Vigoureuse attaque de l’ennemi. — Elle est repoussée, mais le troupeau se disperse au bruit du combat. — Scènes du champ de bataille. — La négresse Anna. — Le blessé paraguéen. — Les vivres vont manquer.
La marche continue. — L’ennemi prend l’avance. — Nouveau sacrifice de bagages. — Les vivres manquent. — Incendies et orages de pluies dans la prairie. — Escarmouches incessantes.
Incertitude sur la route à suivre. — Nouvel incendie, nouvelle attaque des Paraguéens. — Elle est repoussée. — Dénuement de la colonne. — On retrouve la route. — Passage de la rivière des Croix. — La marche est reprise. — Nouveau passage de rivière. — La famine se fait sentir. — Les femmes qui suivent la colonne.
Lueur d’espérance aussitôt évanouie. — Le choléra. — L’ennemi reparaît. — Toujours l’incendie. — Le choléra redouble. — Une ressource, les choux palmistes. — Terrible passage d’un marais. — Le lieutenant dos Santos Soïza. — Bivouac ; on réussit à allumer des feux.
Arrivée sur les limites de la propriété du guide Lopès. — Passage du Prata. — L’ennemi suit toujours, mais poursuit mollement. — Ravages du choléra — Perplexités du colonel Camisão. — On abandonne les malades. — La séparation. — Le lieutenant-colonel Juvencio, le colonel Camisão sont pris à leur tour par la maladie. — Mort du fils de Lopès. — On continue à marcher. — Arrivée sur la ferme de Lopès ; il y meurt du choléra. — Son tombeau.
Arrivée sur les bords du Miranda. — L’ennemi se tient à distance pour éviter la contagion du choléra. — Le Miranda n’est d’abord pas guéable. — Quelques hommes le passent cependant à la nage et apportent la bonne nouvelle de l’existence d’un grand bois d’orangers couverts de fruits mûrs. — Les chasseurs reçoivent l’ordre de tenter le passage en corps. — Ils réussissent. — Mort du lieutenant-colonel Juvencio. — Mort du colonel Camisão. — Il est remplacé dans le commandement par J. T. Gonçalvès. — Un va-et-vient est établi sur la rivière. — Les oranges arrivent en abondance. — Leur effet bienfaisant sur les affamés et les cholériques.
La confiance renaît. — La discipline se rétablit. — Passage du Miranda. — Les canons. — Encore l’ennemi. — On lui prend quelques bœufs qui sont d’une grande ressource. — Marche forcée. — On fait sept lieues ! — Canindé.
Nioac. — Déception ; il a été pillé, incendié et presque entièrement détruit par les Paraguéens. — Infernale ruse de guerre. — L’ennemi disparaît définitivement — Rentrée paisible du corps d’armée. — Ordre du jour sur cette campagne de trente-cinq jours.