Le Dialogue (Hurtaud)/107

La bibliothèque libre.
Traduction par Hurtaud.
Lethielleux (p. 391-392).


CHAPITRE X

(107)

Comment Dieu exauce les saints désirs de ses serviteurs. Combien lui sont agréables ceux qui le prient, et frappent avec persévérance à la porte de sa Vérité.

J’ai fini, ma très chère fille, d’éclaircir tes doutes. J’ai procuré à l’œil de ton intelligence la lumière dont il avait besoin pour éviter les pièges que le démon te pourrait tendre, et j’ai satisfait ainsi à toutes tes demandes. Car Moi, crois-le bien, je ne méprise pas le désir de mes serviteurs. Je donne à quiconque me demande, et je vous invite tous à demander. C’est me déplaire vivement que dé ne pas frapper, en vérité, à la porte de la Sagesse de mon Fils unique, en suivant sa doctrine. Car suivre sa doctrine c’est comme frapper à la porte, en criant vers moi le Père éternel par la voix du saint désir, par d’humbles et continuelles prières. Et c’est moi le Père, qui vous donne le pain de la grâce par la porte de la douce Vérité. Parfois, pour éprouver vos désirs et votre persévérance, je fais semblant de ne pas vous entendre, mais je vous entends bien, et j’accorde à votre esprit ce dont il a besoin. C’est moi qui vous donne la faim et la soif avec laquelle vous criez vers moi, et je ne veux qu’éprouver votre constance, pour combler vos désirs, lorsqu’ils sont bien ordonnés et dirigés vers Moi. C’est à crier de la sorte que vous invite ma Vérité, quand elle dit Appelez et l’on vous répondra, frappez et il vous sera ouvert, demandez et l’on vous donnera (Mt 7, 7 ; Lc 11, 9).

Et Moi aussi je te dis " Je ne veux pas que tu laisses faiblir ton désir ni que tu cesses d’implorer mon secours ! N’abaisse pas ta voix ! Crie, crie vers moi pour que je fasse miséricorde au monde ! Frappe sans interruption à la porte de ma Vérité, mon Fils, en suivant ses traces. Que tes délices soient d’être avec lui sur la croix, avec pour aliment les âmes à sauver pour la gloire et l’honneur de mon nom, gémissant dans l’angoisse de ton cœur, sur la mort de la race humaine que tu vois entraînée vers une telle. misère que ta langue ne la saurait décrire. C’est par tes gémissements, c’est par tes cris, que je voudrais faire miséricorde au monde C’est cela que je demande à mes serviteurs ! A ce signe je reconnaîtrai qu’ils m’aiment en vérité, et Moi, comme je te l’ai dit, je ne mépriserai pas leur désir.