Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/Vispéred/Karda 8.

La bibliothèque libre.
Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 463).


KARDA 8 (SP. 9)


Le Râspî, à gauche du Zôt, dit :


1. De cette parole enivre-toi 1[1]!
De sa voir note 1 parole réjouis-toi 2[2], ô saint Ahura Mazda !
Avec les bonnes divinités, les Amesha-Speñtas, les bons souverains, les bienfaisants, qui sont par cinquantaines, par centaines, par milliers, par dizaines de mille, en nombre infini et plus encore 3[3].


Il se rapproche du Zôt et, debout en face du feu, dit :


2 [4] 4[4]. Hukhshathrôtemâi. — « La souveraineté qui nous vient du meilleur des souverains, nous la prenons, nous la donnons, nous l’exerçons, comme appartenant à Mazda et à Asha Vahishta » (3 fois).


Suivent le Hâ XVIII (dàidi môi) et les trois Hâs du Baghân Yasht.


_________________________


.


  1. 1. madhayañha, de mad, cf. masta « ivre ». Le pehlvi a masîh que Frâmjî traduit buzurgî « grandeur » ; mais s n’est qu’une transcription du dh zend, de sorte que masîh madh-îh, abstrait de madh. — « Cette parole », aêta vaca, est celle du Râspî qui parle ; « sa parole », ahè vaca, est celle du Zôt qui a eu la parole précédemment.
  2. 2. señdayañha, khorsandîh « joie », cf. vahmô-señdah « qui se réjouit de la prière » (Yt. X, 25) ; de là le persan pasand, formé du préfixe archaïque pa.
  3. 3. Amesha-Speñta est pris ici dans son sens général, comme épithète des dieux, qui sont tous immortels et bienfaisants ; cf. p. 9, note 14.
  4. 4. Un des Thrishâmrût (Vd. X, 8), tiré du Yasna Haptaňhâiti : Y. XXXV, 5, 13.