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Page:Ésope - Fables - Émile Chambry.djvu/30

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Vogue de la fable au IVe Siècle.

La vogue de la fable continue pendant le IVe siècle, comme le prouvent les citations et allusions des écrivains. Xénophon, dans les Mémorables, raconte la fable du Chien et des Brebis, Platon dans le Premier Alcibiade fait allusion à celle du Lion vieilli et du Renard, Aristote à celle de Zeus, Poséidon, Athéna et Momos et à celle d’Ésope dans un chantier naval, et il rapporte celles du Cheval et du Cerf, et du Renard et du Hérisson ; Théopompe enfin met dans ses Histoires philippiques l’apologue de la Guerre et de la Violence.


Publication de Démétrios de Phalère.

Enfin vers l’an 300, un disciple de Théophraste, Démétrios de Phalère publia le premier recueil de fables dont l’histoire fasse mention (Diogène Laërce, V, 80-1). Son maître Théophraste et Aristote lui-même avaient publié un recueil de proverbes ; son dessein fut sans doute de compléter leur œuvre par un recueil de fables, la fable et le proverbe étant étroitement apparentés. Il est possible aussi qu’il ait voulu fournir des exemples[1] aux apprentis orateurs ; car Aristote classe les fables parmi les exemples qui peuvent servir d’arguments aux orateurs, et tous les rhéteurs grecs après lui ont fait de la fable le premier degré de leur enseignement.


La fable à la période alexandrine.

Pendant la période alexandrine, la fable semble abandonnée, tant il en est fait peu de mention ! Tout ce qu’on trouve dans Callimaque, c’est le premier exemple de ces contestations entre arbres sur leur mérite respectif. « Autrefois, près du Tmolos, le laurier entra en contestation avec l’olivier, à ce que disent les Lydiens. » L’Anthologie aussi fournit quelques fables qui ont passé dans les recueils ésopiques : Le Cheval vieilli, Le Noyer, Le Bouc et la Vigne, et

  1. Les orateurs attiques ne semblent pas avoir fait grand usage de la fable. On cite l’anecdote de Démade contant aux Athéniens la fable de Déméter, de l’Hirondelle et de l’Anguille (fable 96), et Plutarque (Vie des dix Orateurs, p. 401) rapporte à Démosthène la fable de l’Ombre de l’Ane. On peut y ajouter l’apologue du Médecin et du Malade qui est dans le Discours de la Couronne, 243, mais à titre d’exemple : ce sont les auteurs de nos recueils qui en ont fait une fable (f. 134).