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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/122

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obstacles sont autant d’aiguillons : la curiosité le meut sans cesse : l’industrie fait son caractere. Celui-là est tenu en action par les objets, dont les impressions reproduisent dans l’ame les idées, les besoins et les desirs, qui déterminent dans le corps les mouvemens correspondans, nécessaires à la conservation de l’animal. Celui-ci est excité par toutes les choses qui, en nous donnant de la curiosité, nous portent à multiplier nos besoins.

Mais, quoiqu’ils tendent chacun à un but particulier, ils agissent souvent ensemble. Lorsqu’un Géometre, par exemple, est fort ocupé de la solution d’un problême, les objets continuent encore d’agir sur ses sens. Le moi d’habitude obéit donc à leurs impressions : c’est lui qui traverse Paris, qui évite les embarras ; tandis que le moi de réflexion est tout entier à la solution qu’il cherche.

Or, retranchons d’un homme fait, le moi de réflexion, on conçoit qu’avec le seul moi d’habitude, il ne saura plus se conduire, lorsqu’il éprouvera quelqu’un de ces besoins qui demandent de nouvelles vues et de