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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/147

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délibérer. Connoître et se déterminer, ne suposeroient qu’un seul et même instant. La délibération n’est donc qu’une suite de notre limitation et de notre ignorance, et elle n’est non plus nécessaire à la liberté que l’ignorance même. La liberté de la premiere cause, si elle a lieu, renferme donc comme la nôtre, connoissance, détermination de la [503] volonté et pouvoir d’agir ; mais elle en difere en ce qu’elle exclut toute délibération.

Plusieurs philosophes ont regardé la dépendance où nous sommes du premier être, comme un obstacle à notre liberté. Ce n’est pas le lieu de réfuter cette erreur ; mais, puisque le premier être est indépendant, rien n’empêche qu’il ne soit libre, car nous trouvons dans les attributs de puissance et d’indépendance, que les athées ne peuvent lui refuser, et dans celui d’intelligence que nous avons prouvé lui convenir, tout ce qui constitue la liberté. En effet, on y trouve connoissance, détermination et pouvoir d’agir. Cela est si vrai, que ceux qui ont voulu nier la liberté de la premiere cause, ont été obligés, pour