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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/173

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fin, jointe à l’unité de principe, est donc ce qui donne au sistême toute la perfection possible.

Mais, parce que nos habitudes se multiplient infiniment, le sistême devient si compliqué, qu’il y a difficilement entre toutes les parties un acord parfait. Les habitudes qui à certains égards conspirent ensemble, se nuisent à d’autres égards. Les mauvaises ne font pas tout le mal qu’on en pouroit craindre ; les bonnes ne font pas tout le bien qu’on en pouroit espérer : elles se combattent mutuellement, et c’est la source des contradictions que nous éprouvons quelquefois. Le sistême ne continue à se soutenir, que parce que le principe est le même, et que les habitudes, qui ont pour fin la conservation de l’homme, sont encore les plus fortes.

Les habitudes des bêtes forment un sistême moins compliqué, parce qu’elles sont en plus petit nombre. Elles ne suposent que peu de besoins, encore sont-ils ordinairement faciles à satisfaire. Dans chaque espece, les intérêts se croisent donc