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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/179

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ce discernement soit trop dificile pour le grand nombre, la loi nous éclaire. Si la loi n’épuise pas tous les cas, il est des sages qui l’interprêtent, et qui, communiquant leurs lumieres, répandent dans la société des connoissances qui ne permettent pas à l’honnête homme de se tromper sur se devoirs. Personne ne peut plus confondre le vice avec la vertu : et s’il est encore des vicieux qui veuillent s’excuser, leurs efforts même prouvent qu’ils se sentent coupables.

Nous tenons davantage aux erreurs de spéculation, parce qu’il est rare que l’expérience nous les fasse reconnoître : leur source se cache dans nos premieres habitudes. Souvent incapables d’y remonter, nous sommes comme dans un labirinthe dont nous battons toutes [521] les routes ; et si nous découvrons quelquefois nos méprises, nous ne pouvons presque pas comprendre comment il nous seroit possible de les éviter. Mais ces erreurs sont peu dangereuses, si elles n’influent pas dans notre conduite ; et si elles y influent, l’expérience peut encore les coriger.