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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/38

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les émanations du lait. C’est en assurant tout cela, qu’il croit conduire son lecteur à la conviction.

Il n’est que trop ordinaire aux philosophes de croire satisfaire aux difficultés, lorsqu’ils peuvent répondre par des mots qu’on est dans l’usage de donner et de prendre pour des raisons. Tels sont instinct, apétit. Si nous recherchons comment ils ont pu s’introduire, nous connoîtrons le peu de solidité des sistêmes auxquels ils servent de principes.

Pour n’avoir pas su observer nos premières habitudes jusques dans [443] l’origine, les philosophes ont été dans l’impuissance de rendre raison de la plupart de nos mouvemens, et on a dit : ils sont naturels et mécaniques.

Ces habitudes ont échapé aux observations, parce qu’elles se sont formées dans un tems où nous n’étions pas capables de réfléchir sur nous. Telles sont les habitudes de toucher, de voir, d’entendre, de sentir, d’éviter ce qui est nuisible, de saisir ce qui est utile, de se nourir : ce qui comprend les mouvemens les plus