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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/39

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nécessaires à la conservation de l’animal.

Dans cette ignorance on a cru que les desirs qui se terminent aux besoins du corps, diferent des autres par leur nature, quoiqu’ils n’en diferent que par l’objet. On leur a donné le nom d’apétit, et on a établi, comme un principe incontestable, que l’homme qui obéit à ses apétits, ne fait que suivre l’impulsion du pur mécanisme, ou tout au plus d’un sentiment privé de connoissance ; et c’est là sans doute ce qu’on apelle agir par instinct. Aussitôt on infere que nous sommes à cet égard tout-à-fait matériels, et que si nous sommes capables de nous conduire avec connoissance, c’est qu’outre le principe matériel qui apete, il y a en nous un principe supérieur qui désire et qui pense.

Tout cela étant suposé, il est évident que l’homme veilleroit à sa conservation, quand même il seroit borné au seul principe qui apete. Par conséquent on peut priver les bêtes de connoissance, et concevoir