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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/42

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raisonnant sur l’odorat comme il a fait sur la vue, nous dirons que les ébranlemens ne sont que dans le nez, et que par conséquent l’animal ne sent qu’en lui-même tous les objets odoriférans.

[445] Mais, dira-t-il, l’odorat est dans les bêtes bien supérieur aux autres sens ; c’est le moins obtus de tous. Cela est-il donc bien vrai ? L’expérience confirme-t-elle une proposition aussi générale ? La vue n’a-t-elle pas l’avantage dans quelques animaux, le toucher dans d’autres etc. D’ailleurs, tout ce qu’on pouroit conclure de cette suposition, c’est que l’odorat est de tous les sens celui où les ébranlemens se font avec le plus de facilité et de vivacité. Mais, pour être plus faciles et plus vifs, je ne vois pas que ces ébranlemens en indiquent davantage le lieu des objets. Des yeux qui s’ouvriroient pour la premiere fois à la lumiere, ne verroient-ils pas encore tout en eux, quand même on les suposeroit beaucoup moins obtus que l’odorat le plus fin.