Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

façon que nous pensons, agissons et sentons. Cette preuve est forte : en voici une autre.

Selon lui, in-4°. t. 3, p. 307 ; in-12, t. 6, p. 5, la sensation, par laquelle nous voyons les objets simples et droits, n’est qu’un jugement de notre ame ocasionné par le toucher ; et si nous étions privés du toucher, les yeux nous tromperoient non-seulement sur la position, mais encore sur le nombre des objets.

Il croit encore que nos yeux ne voient qu’en eux-mêmes, lorsqu’ils s’ouvrent pour la premiere fois à la lumiere. Il ne dit pas comment ils aprennent à voir au-dehors ; mais ce ne peut être, même dans ses principes, que l’effet d’un jugement de l’ame ocasionné par le toucher.

Par conséquent, suposer que les bêtes n’ont point d’ame, qu’elles ne comparent point, qu’elles ne jugent point ; c’est suposer qu’elles voient en elles-mêmes tous les objets, qu’elles les voient doubles et renversés.

M. de B. est obligé lui-même de reconnoître qu’elles ne voient comme nous,