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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/51

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que parce que par des actes répétés elles ont joint aux impressions du sens de la vue, celles du goût, de l’odorat ou du toucher. In-4°. t. 4, p. 38 ; in-12, t. 7, p. 52.

Mais en vain évite-t-il de dire qu’elles ont fait des comparaisons et porté des jugemens : car le mot joindre ne signifie rien, ou c’est ici la même chose que comparer et juger.

[450] Afin donc qu’un animal aperçoive hors de lui les couleurs, les sons et les odeurs, il faut trois choses : l’une, qu’il touche les objets qui lui donnent ces sensations ; l’autre, qu’il compare les impressions de la vue, de l’ouie et de l’odorat avec celles du toucher ; la derniere, qu’il juge que les couleurs, les sons et les odeurs sont dans les objets qu’il saisit. S’il touchoit sans faire aucune comparaison, sans porter aucun jugement, il continueroit à ne voir, à n’entendre, à ne sentir qu’en lui-même.

Or, tout animal qui fait ces opérations a des idées ; car, selon M. de B. les idées ne sont que des sensations comparées, ou des associations de sensations, in-4°.