de Aysio, en 1226, en 1300 et en 1322[1]. Il y a, dans cette commune, une source salée près de laquelle on a trouvé un petit autel consacré à Bormano et à Borma, divinités gauloises considérées comme le génie de plusieurs sources thermales, dont quelques-unes portent encore le nom de Bourbon ou Bourbonne[2]. Beaucoup de villages situés près d'une source minérale s’appelaient Aquæ; c’était aussi le nom d’Aix (Provence) , et d’Aix-les-Bains. Il y a eu dans ce mot, probablement sous l’influence du radical celtique aig, addition de voyelle ou épenthèse, comme dans Dieppe, pour Deppa ; aigu, pour acutus; aimer, pour amare ; aile, pour ala, et la dernière syllabe d’aquæ s’est usée peu à peu, comme dans beaucoup d’autres mots analogues. Pour l’Auron ou l’Oron, voir le § II, v.o, Valloire.
La partie méridionale de la ville de Montélimar porte le nom d’Aigu ; il a la même origine que celui d’une église dont il ne reste plus de vestige depuis longtemps. Elle était au midi du Roubion, près du pont et de la route de Marseille; on a trouvé dans ce quartier beaucoup d’ossements humains, des médailles et des antiquités romaines, et quelques inscriptions gravées sur des pierres employées à la construction des maisons du faubourg Saint-James. Cet édifice est appelé Prioratus de Ayguno, dans un acte suspect de 1161, et Ecclesia Beatæ Mariæ de Ayguno, dans des titres de 1262, 1340 et 1363[3]. En 1449, ce prieuré fut annexé à la collégiale, et les bâtiments qui le composaient furent détruits par les protestants[4]. La porte de la ville qui y conduisait est désignée dans les anciens documents sous les noms de porta Ayguni, Accusiorum et Acutiorum. M. Mésengère (Statistique, p. 654) ne laisse pas échapper l’occasion de rattacher l’église de
- ↑ Valbonnays, t. II, p. 19, 64, 103 ; — l’abbé Chevalier, Chartularium Diensis, p. 5, 9, 69.
- ↑ D.r Long, Recherches sur les antiquités romaines du pays des Vocontiens p. 108; — Greppo, Eaux thermales de la Gaule, p. 25; — de Belloguet, t. I, p. 233.
- ↑ L’abbé Chevalier, Chartularium civitatis Montilii Ademarii, p. 18 et 36.
- ↑ L’abbé Vincent, Notice historique sur Montélimar, p. 6 et 43.