Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/142

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ques-uns de ses amis les plus intimes, au nombre desquels se trouvaient l’Olonnais, le Poletais, et Alexandre, son engagé de prédilection.

Pierre Legrand, en sa qualité de second du navire, avait pris le quart à quatre heures du matin.

Le capitaine, après avoir consulté attentivement le compas pendant quelques minutes et examiné la mâture, s’approcha de lui et lui dit quelques mots à voix basse.

L’officier salua, porta son sifflet à sa bouche, et se penchant sur l’iloire du grand panneau :

— En haut, tout le monde pour la chasse-partie ! cria-t-il d’une voix de Stentor.

Cinq minutes plus tard, l’équipage était rangé tribord et bâbord sur les passavants.

Les aventuriers se tenaient immobiles, silencieux, la crosse du fusil reposant sur le pont, les mains croisées sur l’extrémité du canon, les yeux sur leur chef, qui se tenait debout, les bras croisés, un peu en arrière du grand mât.

C’était un étrange spectacle que celui de ces hommes aux traits hâlés, à la physionomie énergique, calmes et insouciants sur ce navire battu par une mer furieuse.

Leur costume ajoutait encore un cachet de singularité pittoresque à cette scène extraordinaire par sa simplicité naïve et sa parcimonieuse exiguïté.