Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/231

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tophe, c’est-à-dire sur le passage des bâtiments qui viennent d’Europe ou qui y retournent.

L’équipage avait repris toute sa gaieté ; les marins, tout en fourbissant leurs armes et rétablissant à bord l’ordre et la propreté un peu négligés pendant le coup de vent, sa raillaient de la panique passée et, avec leur insouciance habituelle, ils ne parlaient plus que des parts de prises qu’ils comptaient obtenir et des richesses dont ils s’empareraient.

Vers quatre heures de l’après-dînée, Pierre Legrand qui était de quart, se promenait de la dunette au grand mât, surveillant la voilure, regardant la mer qui se calmait de plus en plus, et jetant de temps en temps, un regard à l’habitacle, lorsque la vigie placée en haut du mat de misaine fit entendre le cri :

— Navire !

Pierre Legrand s’élança vivement sur l’avant.

— Hé ! de la vigie ! cria-t-il en se faisant un porte-voix de ses deux mains.

— Holà ! répondit le matelot.

— Où vois-tu le navire ?

— Par notre hanche de tribord, à quatre milles au vent.

— Est-ce un trois-mâts.

— Non, c’est un brick assez ras sur l’eau et bien espalmé.

— Préviens le capitaine, matelot, dit le lieute-