Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/350

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il était en proie à une émotion intérieure terrible que, malgré ses efforts, il ne pouvait parvenir à vaincre.

— Qu’avez-vous, don José ? demanda avec intérêt le commandant, vous sentez-vous mal ?

— Non, fit-il en hochant la tête, c’est le cœur qui souffre. Écoutez-moi, don Lopez, je veux faire mon testament de mort.

— Votre testament de mort ? s’écria-t-il avec surprise.

— Oui, vous êtes mon seul ami, c’est vous que je charge de l’exécuter.

— Cependant ?

— Refusez-vous ? s’écria-t-il avec violence.

— Loin de moi cette pensée !

— Alors laissez-moi parler, don Lopez Aldao, le temps presse.

— Mon ami…

— Ne m’interrompez pas, mon ami dit-il d’une voix sombre. La bataille qui bientôt s’engagera me sera fatale, j’en ai le pressentiment. Je ne veux pas emporter dans la tombe un secret qui me tue et que j’ai trop longtemps renfermé dans mon cœur ; écoutez-moi donc. Moi mort, vous agirez comme vous le jugerez convenable, ou plutôt, j’en ai la certitude, comme votre honneur l’exigera ; si vous ne me laissiez pas parler à ma guise, je n’aurais pas le courage de vous faire l’aveu, qui me tue ; je serai bref. Deux haines implacables ont depuis