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Page:Allemane - Mémoires d’un communard.djvu/30

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des barricades au bagne

nombre des manifestants s’était accru depuis notre départ.

Nous communiquâmes le résultat de notre démarche, qu’on accueillit par de nouvelles acclamations en l’honneur du commandant de la place des Vosges, puis l’on prit des dispositions pour le départ. Cela se fit avec un ordre admirable.

Des citoyens vigoureux s’attelèrent joyeusement à la pièce et, entraînée par des refrains révolutionnaires, toute la colonne s’ébranla.

A ce moment et sur ce seul point de Paris, plus de 2.000 gardes nationaux se prononçaient en faveur de la Commune et contre les menées réactionnaires du gouvernement.

Nos adversaires paraissaient aussi atterrés que nous étions enchantés d’une manifestation aussi significative qu’imposante.

Je passe sur la chaude réception qui nous fut faite à la place des Vosges.

CHAPITRE II
la fédération de la garde nationale. — l’élection du général lullier. — provocations réactionnaires. — le comité de vigilance. — le coup d’état. — le tocsin. — au panthéon. — au luxembourg.

Est-il besoin de dire que les rapports entre la garde nationale et le gouvernement se tendaient de jour en jour et qu’un vent de bataille soufflait à travers Paris ?

La Fédération siégeant à la Corderie résolut de se choisir un général. Le nom de Garibaldi fut tout d’abord acclamé, mais Garibaldi était loin et les évènements se précipitaient ; il fallait avoir un chef sous la main, en attendant que le héros d’Italie, le citoyen sans peur ni reproche, vînt enflammer les champions de la Révolution sociale.