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mémoires d’un communard

CHAPITRE IV
duval a la préfecture. — le gouvernement a versailles. — entrevue avec billioray. mon arrivée a versailles. — salles et millière. — l’imprimerie du chateau. — le mot de passe. — a la recherche d’un logis. — la garde du palais.

On nous apprend que le 101e, ayant à sa tète le citoyen Duval, s’avance par la rue Monge ; je me rends à sa rencontre en compagnie de mon frère.

Duval nous prie de l’accompagner jusqu’à la préfecture de police qu’il va, dit-il, occuper ; Raoul Rigault l’attend aux environs du Pont-Neuf.

Nous nous entretenons des divers incidents qui ont marqué ces deux journées, puis, parlant de la Préfecture, je lui dis l’horreur qu’elle m’inspire, la nécessité de faire disparaître ce repaire de brutes où s’élaborent tous les guet-apens, où se rencontrent toutes les prostitutions.

Il paraît partager mon aversion, mais son ami Rigault qui, après le 4 septembre, avait mis les pieds dans la caverne policière, n’ambitionnait que d’en devenir le maître incontesté, et la Commune, sous son inspiration, continuera les errements du gouvernement de la Défense nationale, se refusera de délivrer Paris de cette honte, sous prétexte de veiller à sa sécurité !

Ah ! le bon billet !

Arrivés au Pont-Neuf, mon frère et moi serrâmes la main à Duval, que nous ne devions plus revoir ; puis nous revînmes à la mairie en passant par le Luxembourg, occupé depuis quelques heures par les fédérés.

Au moment où je me retirais pour aller prendre un repos largement gagné, j’appris la fuite du gouvernement qui, disait-on, se retirait à Versailles ou à Ram-