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Page:Allemane - Mémoires d’un communard.djvu/90

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des barricades au bagne
CHAPITRE X
la laïcisation des établissements hospitaliers et de l’enseignement. — création des cantines scolaires et de l’enseignement professionel. — dualisme a la mairie. — régère et les congrégations. — la prostitution.

Par ce qui précède, on a pu comprendre que les rapports entre la mairie et le Comité de légion étaient plutôt froids et qu’en ma qualité de président dudit Comité j’avais à me garder des intrigues qui se nouaient autour de nous. Je dois cependant reconnaître qu’en ce qui regardait la laïcisation, Aconin et Muraz y apportèrent beaucoup de zèle. Ce fut, à mon avis, leur seul mérite, car ils manquèrent absolument de tempérament au regard des gestes administratifs commis par le maire.

Grâce à leur complaisant appui, ce dernier maintint à la mairie l’ancien personnel, tout dévoué au gouvernement de Versailles et ne demeurant à son poste que pour entraver l’action révolutionnaire. Devant un tel état de choses, je dus prendre certaines précautions et je commençai par interdire à tout employé l’accès de mon bureau, sous peine d’en être expulsé avec tous les honneurs dus à des hommes suspects d’espionnage. Ces braves serviteurs s’aperçurent que ce n’était pas là paroles en l’air et, après un exemple sévère, ils se dispensèrent de venir rôder autour de mes papiers.

Inutile d’ajouter qu’ils me détestaient autant qu’ils me craignaient, mais cela m’importait peu.

Il y eut ainsi deux camps dans la mairie : celui du maire et celui du Comité de légion. Autour du maire se groupaient les modérés et les réactionnaires ; autour du Comité, les ardents, tous ceux qui désiraient que la Commune ne fût pas un gouvernement semblable aux précédents. C’était là, en ce milieu actif, que les mesures