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pliquées à rehausser la victoire. Suivons donc le triomphateur et son cortège, comme nous suivons au même lieu le cortège du pape, quand il vient pour une solennité religieuse dans l’église d’Araceli.

Le triomphateur est debout sur son char, traîné par quatre chevaux, et semblable au quadrige d’argile qu’il peut contempler sur le sommet du temple de Jupiter Capitolin.

Derrière lui, on soutient au-dessus de sa tête la couronne étrusque[1], c’est-à-dire une couronne de feuilles de chêne en or entremêlées de pierres précieuses ; toute pareille à celles que nous avons pu voir l’autre jour dans la collection Campana.

Autour de lui sont les licteurs, vêtus de rouge comme les porteurs du pape. Lui-même a le visage peint en rouge : aussi bien que le Jupiter d’argile du Capitole[2] ; car il doit ressembler à Jupiter, il est Jupiter.

On voit déjà que plusieurs choses sont venues aux Romains de l’Étrurie ; mais deux choses, les plus importantes, la religion et l’organisation politique de Rome, prises dans leur ensemble, n’en sont point venues : dans l’une comme dans l’autre, l’influence de l’Étrurie se fait pourtant sentir.

Aucune des grandes divinités romaines n’est une divinité primitivement étrusque.

Les Lares, ces petits dieux du carrefour et du foyer,

  1. Tertull., De Coron., XIII
  2. Serv., Ecl. VI, 22.