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ont un nom étrusque[1] ; mais ils ont entièrement changé de caractère en se faisant romains. Dans l’Étrurie, ils étaient des puissances funèbres ailées ; à Rome, ils ont perdu leurs ailes et sont devenus des puissances bienfaisantes.

Le génie latin n’était pas sombre comme le génie étrusque.

Plusieurs des anciens dieux pélasgiques se retrouvent en Étrurie ; ils n’ont point passé par la religion étrusque pour arriver à Rome, car ils portent dans cette religion des noms différents de leur nom romain[2] ; ils portent un nom grec[3], un nom ombrien[4] ou un nom étrusque[5].

Les dieux voilés, enveloppés (involuti), ces puissances mystérieuses dont on ne savait ni le nombre ni les noms, qui, dans la mythologie étrusque, dominaient Jupiter lui-même, ne paraissent point dans la

  1. Ce nom Lar ou Las se retrouve souvent sur les vases d’Étrurie, tracé auprès de figures ailées et terribles.
  2. Excepté Palès, divinité pélasge et l’une des trois grandes divinités étrusques.
  3. Jupiter s’appelle Thina (Zêna), Vénus (Thalna), de thallô, germer, et Touran, d’Ourania.
  4. Les cultes que nous avons trouvés chez les Sabins doivent avoir existé chez leurs frères et leurs voisins les Ombriens, qui faisaient partie de la population étrusque. Tel est celui de Junon, appelé, en Étrurie, Cupra, ce qui veut dire en sabin la bonne (Str., V, 4, 2), et Minerva (Menerfa), déesse sabellique dont le nom est formé du radical mens, qui n’est point étrusque.
  5. Vulcain, Sethlans ; Dionysos (Bacchus), Phuphluns.