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quin, qui avait combattu avec une opiniâtre fureur et avait mis en déroute l’aile droite des Romains, voyant le dictateur paraître à la tête de ses troupes victorieuses et ne voulant pas survivre à ses chances d’ambition, se précipite tête baissée au milieu des ennemis, entouré par la cavalerie et par l’infanterie légère, attaqué comme une bête féroce qu’assaillent les traits des chasseurs.

Cette comparaison de Denys pourrait bien appartenir à l’auteur ignoré du chant primitif. Sextus meurt sur le champ de bataille, environné de Romains immolés à sa haine et à son désespoir.

Le vieux Tarquin, vaincu, privé d’un fils, se retire à Cumes, où il va finir ses jours chez Aristodème, un autre tyran non moins détestable que lui, et dont la fin devait être encore plus terrible.

C’est vers ce temps qu’on place la dédicace du temple de Saturne[1] qu’on disait aussi avoir été fondé par Tullus Hostilius, mais qui, probablement plus ancien, fut réparé ou refait après la grande victoire du lac Régille[2].

On pourrait voir dans cet hommage à l’antique dieu des Latins vaincus l’intention de les attacher à leurs vainqueurs.

  1. Tit. Liv., II, 20.
  2. L’autel de Saturne au moins existait depuis le premier établissement des Latins sur le Capitole. (Voy. t. I, p. 86-7.)