seaux à l’ennemi et défendu les droits des citoyens.
Nous pouvons nous faire une idée très-exacte des rostres romains. Ils sont figurés sur une médaille portant le nom de Palicanus, ce tribun qui soutenu par Pompée revendiqua les droits enlevés au tribunat par Sylla. C’est une plate-forme allongée formant un demi-cintre, qui a cela près ressemble assez aux ambons des basiliques chrétiennes et encore plus à certaines chaires d’Italie dans lesquelles le prédicateur peut aller et venir comme pouvaient le faire les orateurs romains à la tribune. On voit sur la médaille le subsellium où s’asseyaient les tribuns[1]. C’est sur un siège semblable que deux d’entre eux s’assirent pour empêcher Cicéron, à la fin de son consulat, de monter à la tribune, et que sa main et sa tête furent placées par les sicaires d’Antoine[2].
Les rostres devaient être tournés vers l’ouest, car ainsi ils regardait le comitium et le Capitole. Ils devaient être orientés comme un templum, car il s’appelaient templum[3]. Il est beau qu’à Rome la tribune fut un temple.
On voit à Rome un reste et un simulacre de la tri-
- ↑ Tribuni in rostris consederuut. (Tit. t.iv. XXXVIII, 51.)
- ↑ Plut., Cic., 49.
- ↑ Tit. Liv., VIII, 13. Si l’on suppose orienté exactement d’après les quatre points cardinaux, ainsi que c’était l’usage pour tout templum, le carré long qui formait la tribune, l’orateur, en faisant face au Comitium, regardait obliquement une partie du Forum. Telle était, je crois, la vraie position des rostres elle permettait aux orateurs de se tour-