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PERSPECTIVE

ceux des monumens d’architecture isolés ; parce qu’en même temps que les procédés en deviennent plus simples, les représentations des objets en sont moins, altérées.

Tracer une carte de géographie, c’est tracer, sur une surface plane, la perspective d’une portion plus ou moins étendue de la surface d’un globe terrestre, réel ou purement idéal. Le tracé des cartes géographiques n’est donc qu’une simple application des principes de la perspective ; et, suivant les diverses situations que l’on suppose au plan de la carte et à l’œil du spectateur, par rapport au globe terrestre, on obtient différens systèmes de cartes. Dans le système de Ptolémée, par exemple, le plan du tableau est celui d’un grand cercle, et l’œil du spectateur est à l’un de ses pôles. Il en résulte de ce double avantage que les perspectives des cercles de la sphère sont elles-mêmes des cercles, et que les perspectives de deux cercles se coupent sous le même angle que ces cercles eux-mêmes[1].

L’art d’assigner la figure des ombres des corps, sur les surfaces où elles se projettent, ou ce que l’on appelle la théorie des ombres, est également une application de la perspective linéaire. On voit en effet que, pour résoudre les questions du domaine de cette théorie, il n’est question que de considérer la lumière comme l’œil du spectateur, le corps qui projette une ombre comme un objet original, et la surface sur laquelle cette ombre se projette comme le tableau. La recherche de l’ombre se réduira à celle de la perspective sur ce tableau de l’objet original.

Il arrivera seulement ici que les objets originaux seront constamment en avant du tableau, par rapport au spectateur. En particulier, s’il s’agit d’ombres solaires, à raison de l’excessive distance où nous sommes du soleil ; on retombera sur le cas où l’œil est infiniment éloigné.

  1. Voyez, sur ce sujet, la page 156 du XI.e volume de ce recueil.