Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, Tome 20.djvu/357

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taxe des lettres, chacun réduirait sa correspondance au strict nécessaire ; on adresserait à une seule personne, dans les villes populeuses, les lettres destinées pour plusieurs ; on emploîrait, pour sa correspondance, beaucoup plus qu’on ne le fait actuellement, la voie des voyageurs des messageries, et peut-être ne dédaignerait-on pas même celle du roulage ; ce qui ferait infailliblement baisser les recettes de l’administration des postes. De là cette maxime d’arithmétique sociale, qu’en finances, deux et deux ne font pas toujours quatre ; et de là aussi cet adage populaire : Si vous serrez trop l’anguille, elle vous échappera.

Ces considérations donnent lieu à la question suivante :

L’expérience de années consécutives a appris qu’en portant successivement une certaine taxe à ses produits étaient devenus respectivement on demande, d’après cette expérience, quel devrait être le montant de la taxe pour en obtenir le plus grand produit possible ?

Problème d’économie industrielle.

Il est beaucoup de travaux qui s’exécutent à l’aide de machines qui, pour être mises en jeu, n’exigent qu’une dépense de force de beaucoup inférieure à celle qu’un seul ouvrier peut déployer constamment, sans aucune fatigue ; tels sont, par exemple, pour choisir l’un des cas les plus simples, la conversion des écheveaux en bobines ou des bobines en écheveaux.

De là naît, tout naturellement, l’idée d’un mécanisme au moyen duquel un seul ouvrier puisse faire marcher, à la fois, un grand nombre de pareilles machines, et exécuter ainsi à lui seul, dans un temps donné, autant de travail qu’en feraient ensemble, dans le même temps, des ouvriers appliqués individuellement à chacune de ces machines.

Si le travail était de nature à pouvoir s’exécuter sans aucune interruption forcée, on conçoit que plus grand serait le nombre des