Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, Tome 20.djvu/77

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tielle commune, laquelle pourra avoir plusieurs nappes, telles que les molécules de l’atmosphère cométaire qui s’y trouveront situées seront éclairées d’une lumière plus intense encore.

Telle est, dans mon hypothèse, la cause purement optique de cette apparence qui, sous le nom de queue, de barbe ou de chevelure, accompagne la plupart des comètes observées jusqu’ici ; et l’on voit que cette hypothèse ne tend à rien moins qu’à attribuer à l’atmosphère des comètes, un rayon au moins égal à la longueur de leur queue, c’est-à-dire, pour beaucoup d’entre elles, un rayon de plusieurs dixaines de millions de lieues. Voilà ce qui m’avait, en quelque sorte, effrayé au premier abord ; je craignais sérieusement qu’à notre très-grand préjudice, les atmosphères cométaires ne vinssent quelquefois se mêler avec la nôtre ; mais, peu à peu, je me suis familiarisé avec cette idée, et je suis présentement tout-à-fait aguerri.

Cette hypothèse explique tout naturellement pourquoi la queue d’une comète est constamment opposée au soleil ; et l’on voit même, qu’abstraction faite des causes perturbatrices dont je m’occuperai tout-à-l’heure, cette apparence devrait constamment affecter la figure d’un solide de révolution, ayant son axe dans le prolongement de la droite qui joint les centres des deux astres. Cette hypothèse explique également la transparence de celle traînée lumineuse, les courbes plus lumineuses qu’elle dont elle est quelquefois sillonnée, et enfin l’espèce de vague indéfinissable que ses bords offreut à la vue, et qui fait qu’au même instant deux spectateurs ont souvent beaucoup de peine à tomber d’accord sur son étendue et ses limites.

Si une comète s’approche du soleil, les rayons solaires qui traverseront son atmosphère y pénétreront dans des directions de plus en plus divergentes ; les diverses trajectoires qu’ils y décriront, iront donc se couper de plus en plus loin derrière l’astre, à peu près comme le foyer d’une lentille convexe s’éloigne de plus en plus derrière elle, à mesure que le point rayonnant en devient plus