Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, Tome 20.djvu/79

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J’ai tacitement supposé, dans tout ce qui précède, que les différentes couches de l’atmosphère cométaire avaient exactement, la même constitution chimique, et ne différaient uniquement les unes des autres que par leur densité ; mais il pourrait fort bien n’en être pas toujours ainsi. Il se pourrait quelquefois que cette atmosphère fût un mélange de gaz divers, dont l’action sur la lumière ne suivît pas exactement le rapport des densités, c’est-à-dire qu’il se pourrait que la loi de accroissement de ce que j’ai appelé récemment densité optique[1], fût différente de la loi de décroissement de la densité physique ; il se pourrait même que la première de ces densités fût croissante de l’intérieur à l’extérieur, tandis qu’au contraire, l’autre irait en décroissant dans cette même direction ; c’est en particulier ce qui arriverait si, par exemple, les couches les plus voisines du noyau étant formées d’un gaz à peu près pareil à notre air atmosphérique, les couches supérieures étaient formées de quelque gaz de la nature du gaz hydrogène, ou même de quelque autre gaz, tout-à-fait inconnu sur notre planète, réfractant plus encore la lumière, à densité égale, que ne le fait celui-là ; et de là encore une autre source de variété dans la figure de la queue. Le calcul prouve, en effet, que le changement le plus léger, dans la loi de variation de la densité optique des différentes couches, suffit pour opérer un changement notable dans la figure des trajectoires, et par suite dans celle de la caustique. Ajoutons encore que la queue d’une comète n’est point vue sous sa figure effective, puisqu’elle est vue à travers l’atmosphère de cet astre, dont l’interposition doit nécessairement en changer l’apparence.

Il pourrait, en particulier, arriver souvent que les trajectoires décrites par les rayous de la lumière solaire, infléchis par l’action de l’atmosphère cométaire, fissent une portion de révolution ou même une ou plusieurs révolutions autour de son noyau, de telle sorte

  1. Voy. la pag. 268 du précédent volume.