Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, Tome 20.djvu/80

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que le centre de l’astre se trouvât dans l’intérieur des nœuds de ces diverses trajectoires[1] ; et il est aisé de comprendre qu’alors les caustiques passeraient entre la comète et le soleil. Il arriverait donc ainsi que la queue de la comète ne serait pas entièrement située derrière cet astre ; cette queue pourrait, par exemple, figurer une sorte de parabole fort allongée, dont le foyer serait à peu près au centre de la comète ; et c’est, en effet, sous cette forme que ces traînées lumineuses s’offrent le plus souvent à nos regards.

Quant aux comètes qui ont paru totalement dépourvues de queues% il est presque superflu de dire qu’il faut admettre que celles-là doivent être dépourvues d’atmosphère sensible, ou du moins que leur atmosphère doil être extrêmement circonscrite ; ces comètes seront, pour bien dire, de véritables planètes ne différent uniquement des autres que par une plus grande excentricité de leur orbite et par une plus grande inclinaison de son plan sur le plan de l’écliptique. Au surplus, il se pourrait fort bien qu’une comète, environnée d’une atmosphère très-étendue, se montrât dépourvue de queue ; il suffirait pour cela que les trajectoires, décrites dans cette atmosphère par les rayons de la lumière solaire, fussent de nature à n’avoir pas d’enveloppe commune ; et le calcul prouve qu’il peut quelquefois en être ainsi. Il se pourrait aussi que les caustiques fussent des spirales dont les circonvolutions les plus lumineuses s’écarteraient peu du noyau qui alors paraîtrait simplement enveloppé d’une nébulosité, ainsi qu’il arrive quelquefois.

La plus grave objection qu’on puisse opposer à cette hypothèse, est la suivante que je n’avais pas dissimulée à M. Flaugergues qui en fût si peu offusqué, qu’il n’en fit absolument aucune mention dans la lettre dont j’ai rapporté plus haut un fragment, Si l’at-

  1. Ces circonvolutions de la trajectoire autour du noyau étaient ce que M. Flaugergues répugnait le plus à admettre, sans doute, à cause de l’insuffisance de mes développemens ; le calcul en met la possibilité tout-à-fait hors de doute.