Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, Tome 20.djvu/81

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mosphère cométaire, dira-t-on, a communément l’immense étendue que vous lui supposez, et si elle à la propriété de dévier plus ou moins fortement les rayons de la lumière solaire qui la traversent, elle doit agir d’une manière analogue sur la lumière des étoiles, lesquelles conséquemment, vues à travers cette atmosphère, ne doivent point paraître à leur véritable place. Or, on détermine le plus souvent le lieu des comètes par leur comparaison aux étoiles voisines ; donc, dans cette hypothèse, ajoutera-t-on, de telles déterminations, et par suite les élémens auxquels elles conduisent, devraient être tout-à-fait erronés, ce qui pourtant n’est point confirmé par le fait.

Pour atténuer la force de cette objection, je rappeleraî d’abord que, malgré les nombreux perfectionnemens qu’ont acquis de nos jours les instrumens, l’art d’en faire usage et les méthodes de calcul, il est fort rare que des élémens, conclus de la comparaison d’une comète aux étoiles voisines, aient, du premier jet, toute l’exactitude qu’on se croirait fondé à en attendre ; de sorte que des élémens déterminés par deux observateurs offrent quelquefois des disparates assez choquantes, et que même des élémens conclus par un même observateur, de comparaisons d’une même comète aux étoiles, faites à deux époques un peu distantes l’une de l’autre, ne sont souvent pas mieux d’accord entre eux. Pour expliquer ce défaut de concordance, on s’est retranché jusqu’ici sur les perturbations causées par les planètes, sur la résistance de l’éther et surtout sur l’espèce de vague que présentent les limites du noyau, à raison de la nébulosité qui l’environne communément ; mais pourquoi ne pourrait-on pas, tout aussi bien, l’attribuer, du moins en grande partie, à la déviation à travers l’atmosphère cométaire des rayons de lumière émanés des étoiles ? Et pourquoi ne viendrai-je pas de signaler ici une nouvelle cause d’erreur, contre laquelle on n’aurait pas songé jusqu’à ce jour à se mettre en garde ?

Remarquons présentement que, lorsqu’on détermine les lieux d’une comète, par sa comparaison aux étoiles, on choisit constamment de