Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1829-1830, Tome 20.djvu/82

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préférence les étoiles les plus voisines, des étoiles qui puissent être comprises avec l’astre dans le champ souvent peu étendu de la lu, nette, sans même approcher trop de ses bords ; les rayons, par lesquels ces étoiles sont rendues visibles à l’observateur, passent donc, dans leur trajet, à travers l’atmosphère coméiaire, assez près du centre de l’ablre ; et j’ai déjà fait observer plus haut que ces rayons doivent être fort peu déviés. On sait d’ailleurs que, toutes les fois que la chose est possible, les astronomes préfèrent à la comparaison aux étoiles voisines l’observation de la hauteur méridienne et celle de l’heure du passage au méridien, observations qui, dans mon hypothèse, ne sauraient être passibles de l’erreur dont il s’agit ici.

Des physiciens, comme on en rencontre tant encore aujourd’hui, même quelquefois dans les chaires des hautes écoles, pourraient croire la question suffisamment débattue et mon hypothèse comptétement justifiée ; et il est, en effet, dans la philosophie naturelle, un grand nombre d’hypothèses universellement admises, bien qu’elles ne soient pas appuyées sur des fondemens plus solides ; mais je sais que j’écris pour des physiciens géomètres, et je sens que je ne saurais espérer d’entraîner leur conviction, si je ne soumetrais mon hypothèse à l’épreuve délicate mais décisive du calcul. S’il fallait ici attaquer la question dans toute sa généralité, le problème serait assez difficile à manier ; mais, en écartant toutes les causes d’aberration, on parvient à des résultats assez simples et suffisant pour faire pressentir ce qu’on pourrait se promettre d’une analyse plus savante et plus rigoureuse.

Je supposerai donc constamment, dans tout ce qui va suivre, que la comète, sans noyau solide ni liquide, est uniquement formée d’une substance gazeuse, dans laquelle les couches de densité constante sont à la fois sphériques et concentriques ; la densité, variant d’une couche à celle qui la suit immédiatement suivant une loi mathématique quelconque, que je supposerai uniforme pour toute l’étendue de la masse cométaire. Alors, comme je l’ai observé plus