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ZEND-AVESTA, — INTRODUCTION, III : LE CULTE
femmes de race sacerdotale, ôstì اوﺳڧ et elle le gardera, même après sa mort, dans les prières funéraires[1].
La caste sacerdotale est trop nombreuse pour vivre tout entière de l’autel[2]. En fait l’immense majorité des Mobeds vit de professions laïques, principalement de commerce.


Un fils de Mobed n’est pas par cela même Mobed et n’a pas ipso facto le droit d’exercer. Il faut qu’il aie passé par un certain nombre de cérémonies initiatoires. Ces cérémonies sont au nombre de trois, qu’on désigne dans l’Inde par les noms de Nô-zûd, Nàvar et Marâtib. Par ces trois cérémonies il devient tour à tour Beh-dìn[3] ou Zoroastrien, Herbed et Mobed. La première cérémonie, le Nô-zûd, n’est pas spéciale au Mobed : c’est une cérémonie par laquelle tous doivent passer : c’est l’initiation qui fait entrer l’enfant, qu’il soit fils de laïque ou fils de Mobed, garçon ou fille, dans la communauté zoroastrienne ; c’est la cérémonie qui fait de lui un Beh-dìn, c’est-à-dire « un fidèle de la Bonne Religion, vaṅuhi daêna ». Le Nô-zûd correspond à la première communion des Chrétiens, à la Bar-Mitzva des Juifs.
L’initiation du Nô-zùd a lieu à sept ans et trois mois, l’âge où l’enfant commence à avoir le discernement moral[4]. La cérémonie consiste essentiellement en trois actes :
1o Un bain que l’enfant prend, en symbole de purification ;
  1. La fiancée suit la caste du fiancé : si celui-ci est laïque et elle de race sacerdotale, tous deux prennent le titre de به دين beh dìn Khôrshêdji, behdìn Khorshêdbài ; si le fiancé est de race sacerdotale, il est hêrbad et elle est ôstî : hêrbad Khorshêdji, ôstî Khorshêdbâi ; dans les prières funéraires : اوستی خورشيدباى ايدر باد انوشه روان روانى « Ici soit commémorée Ôsti Khorshédbài, la bienheureuse, réduite à l’état d’âme ! » ôstì est le féminin de ôstâ : ôstâ est le membre de la caste sacerdotale qui n’a pas passé l’initiation du Nàbar et par suite n’a pas encore droit au titre de Hêrbad.
  2. Le cens de 1881 donne 855 prêtres à Bombay : mais il ne s’agit que des prêtres officiants et ce n’est là qu’une partie infime de la population sacerdotale : nous n’avons pas de relevés de la caste.
  3. Ou plutôt ôstà : voir la note 1.
  4. On choisit le jour anniversaire de la mort du grand-père ou d’un parent « ou autre jour de bon augure ». La cérémonie a lieu dans le Dari Mihr, mais non pas dans l’Izishn Gàh : le feu employé n’est pas le feu sacré, c’est le feu ordinaire, et la base de l'àtashdàn n’est pas lavée avec l’eau bénite.