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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
2o La récitation du Patet d’Âdarbâd, longue formule de pénitence qui énumère tous les péchés imaginables, que l’enfant dans sa vie de fidèle responsable aura à éviter, et à expier s’il les a commis[1] ; la récitation de la confession de foi (Kalima i dìn), de l’Ahuna vairya et du Nirang Kôsti (vol. II, Khorda-Avesta).
3" L’investiture du Sadéré et du Kôsti[2], la camisole sacrée et la ceinture sacrée. Ceci est la partie essentielle de la cérémonie : le Sadéré et le Kôsti sont l’uniforme même du Zoroastrisme et comme sa livrée, que le nouveau Beh-dìn ne devra plus quitter de sa vie[3].
Si à sept ans trois mois l’enfant n’est pas en état de prendre le Nô-zûd, soit par faiblesse mentale, soit par maladie, il doit, pour dernier délai, le prendre à l’âge de quinze ans : faute de quoi, il devient la proie des démons.
Le fils d’un Beh-dìn, devenu lui-même Beh-dìn par l’effet du Nô-zûd, ne dépassera jamais les effets du Nô-zûd. Le fils d’un Mobed, devenu Beh-dìn par le Nô-zùd, se qualifiera aux fonctions sacerdotales par deux cérémonies nouvelles propres à sa caste : 1o le Nàbar, qui fait de lui un Hêrbad et le qualifie pour les cérémonies secondaires du culte ; 2o le Marâtib, qui fait de lui un Maubad et le qualifie pour toutes les cérémonies.
Pour passer le Nàbar, il faut être âgé de quatorze ans accomplis et connaître par cœur les cérémonies de la loi, le Yasna, le Vispéred et le Khorda-Avesta. Le candidat prend d’abord deux fois la grande purification du « Barashnùm de neuf jours »[4] une fois pour lui-même, l’autre pour son père ou son patron[5]. Après quoi, il est conduit en cérémonie au Dari Mihr[6] par un Dastùr et par son patron, suivi des amis et des invités : il porte une masse d’armes qui est gardée dans le Dari Mihr, le Guzir jgàryàni, ou masse à tête
  1. Un parti demande aujourd’hui qu’on supprime la récitation du Patet, qui mentionne des péchés dont l’innocent ne peut avoir et, on espère, n’aura jamais l’idée.
  2. Voir la description du Sadéré et du Kôsti, Vendidad, XVIII, 9, notes.
  3. Dastùr Jamaspji Minochehrji Jamasp Asana, A short trealise on the Navjot ceremony, Bombay, 1887.
  4. Voir Vendidad, IX.
  5. Généralement un Parsi riche paye les frais du Nàbar pour un candidat pauvre : on dit alors du nouvel Hêrbad qu’il est le Hêrbad de tel ou tel.
  6. Le temple.