Mais la roïne qui la nori souef.
Cette expression, que je substitue à celle du texte de Venise : que l’avoit elevé, revient souvent dans nos chansons de geste, et notamment dans Huon de Bordeaux :
A nostre mere qui souef nous nori.
(P. 19, v. 9.)
A la ducoise qui l’ot nouri souef.
(P. 72, v. 9.)
Car vostre pere me nori bien soé.
(P. 93. v. 8.)
Gaydon, p. 26 :
Je voz norri, petit anfant, soef.
Chis savoit de sa dame le cuer et le penser.
(Charles le Chauve, ms. La Val., 49.)
Bien conois cele qu’en mon ventre ai porté ;
ou, si l’on veut : en mes flans, comme dans ces vers de Parise la Duchesse (p. 37, 39, 2e édit.) :
Ne la mere ausimant que à ses flans t’a porté.
Et conoistrai la mere qu’en ses flans m’a porté.
P. 151, v. 13 : Nes por tot l’or de Dé.
Pour tout l’or de Dieu, c’est-à-dire pour tout l’or du monde. On pourrait lire aussi : Nes por trestot l’or Dé. Mais à l’époque où fut composé notre poëme, tantôt on supprimait, tantôt on exprimait la préposition :
Por tout l’or Dieu n’aroit il garison.
(Raoul de Cambrai, p. 115.)
Mal fait li rois, quant la blasme, et pechié.