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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

étoiles variables, celle de Boulliaud, consiste à supposer que les étoiles changeantes ne sont pas également lumineuses dans toute l’étendue de leur surface, et qu’elles tournent sur elles-mêmes de manière à présenter successivement à la terre, des hémisphères entièrement lumineux et des hémisphères plus ou moins parsemés de taches obscures. Dans un mémoire de dix-neuf pages, publié en 1667, Boulliaud fait de ο de la Baleine un globe doué d’un mouvement de rotation régulier et continuel autour d’un de ses diamètres. En ajoutant à cette première donnée la supposition que le globe est obscur sur la plus grande partie de sa surface et lumineux dans le reste, l’astronome français croyait pouvoir satisfaire à toutes les conditions des phases.

Suivant une autre explication, l’étoile n’aurait nullement besoin d’être douée d’un mouvement de rotation. Ses éclipses totales ou partielles, ses changements apparents d’intensité, seraient l’effet de l’interposition plus ou moins complète, entre l’astre périodique et la terre, de quelque corps opaque circulant autour de cet astre comme les planètes de notre système circulent autour du soleil.

Enfin, d’après une conjecture de Maupertuis, dans le nombre infini des étoiles il s’en trouve de très-aplaties ou de semblables à des meules ; elles se présentent à nous, tantôt par la tranche et tantôt par la large surface, ce qui suffit amplement, suivant le littérateur astronome, à l’explication de leur changement d’éclat.

Les trois suppositions peuvent également satisfaire à l’ensemble des phénomènes observés. En est-il de même