Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/527

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
485
LIVRE X. — DES ÉTOILES MULTIPLES.

instrument est inférieur au mien. Que l’on me permette de rappeler le principe fondamental de toute lunette, et les avantages de ce genre d’épreuves deviendront évidents (liv. iii, chap. viii, p. 103).

Une lunette se compose de deux lentilles de verre. L’une large et tournée du côté de l’objet, s’appelle l’objectif ; l’autre, très-petite et placée près de l’œil, est désignée par le nom d’oculaire. La première lentille forme, dans une certaine région plus ou moins distante de sa surface et appelée le foyer, une image aérienne, une véritable peinture de chacun des objets en vue. C’est cette image, c’est cette peinture qu’on grossit à l’aide de la loupe oculaire, tout comme si elle était un objet matériel.

Quand la peinture focale est nette, quand les rayons partis d’un point de l’objet se sont concentrés en un seul point dans l’image, l’observation faite avec l’oculaire donne des résultats très-satisfaisants. Si, au contraire, les rayons émanés d’un point ne se réunissent pas au foyer en un seul point ; s’ils y forment un petit cercle, les images des deux points contigus de l’objet empiètent nécessairement l’un sur l’autre ; leurs rayons se confondent ; or, cette confusion, la lentille oculaire ne saurait la faire disparaître : l’office qu’elle remplit exclusivement, c’est de grossir ; elle grossit tout ce qui est dans l’image, les défauts comme le reste. La lunette, c’est-à-dire les deux lentilles réunies, ne peut donc pas alors présenter les objets bien tranchés.

Ce défaut de netteté existe, à différents degrés, dans les lunettes, suivant que l’artiste est parvenu à donner