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ASTRONOMIE POPULAIRE.

aux deux faces de la lentille objective une courbure régulière plus ou moins rapprochée de la forme géométrique, que la théorie a fait connaître comme la plus convenable, vers laquelle l’opticien tend sans cesse, mais qui reste cependant toujours une abstraction. Il suffit souvent d’un seul coup d’œil, quel que soit le point de mire, pour reconnaître qu’un objectif a été mal travaillé ; mais il n’en est pas toujours ainsi : appelés à prononcer entre deux lunettes, les astronomes les plus exercés, eux-mêmes, éprouvent quelquefois de l’embarras s’ils n’ont observé que de grands corps, tels que Vénus, Jupiter, Saturne, Mars. Dans ce cas, les étoiles doubles font cesser toute incertitude.

Il est prouvé que les étoiles n’ont pas de diamètres angulaires sensibles. Ceux qu’elles conservent toujours tiennent, pour la plus grande partie, au manque de perfection des instruments, et, pour le reste, à quelques défauts, à quelques aberrations de notre œil. Plus une étoile semble petite, tout étant égal quant au diamètre de l’objectif, au grossissement employé et à l’éclat de l’étoile observée, et plus la lunette a de perfection. Or, le meilleur moyen de juger si les étoiles sont très-petites, si des points sont représentés au foyer par de simples points, c’est évidemment de viser à des étoiles excessivement rapprochées entre elles, et de voir si leurs images se confondent, si elles empiètent l’une sur l’autre, ou bien si on les aperçoit nettement séparées. Voici, parmi les étoiles doubles connues, un certain nombre de celles dont les meilleures lunettes seules, armées de forts grossissements, parviennent à opérer la séparation :