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notes scientifiques.


Vitesse par seconde. Vitesse par heure.
20m, 00 72, 000m vent très-fort.
22m, 05 81, 000m tempête.
27m, 00 97, 200m grande tempête.
36m, 00» 104, 400m ouragan.
45m, 00» 162, 000m ouragan qui renverse les édifices et déracine les arbres.



NOTE 3.

Les Trombes.

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Les trombes n’ont été expliquées jusqu’ici que très-imparfaitement. Les théoriciens auraient besoin de descriptions de ce phénomène exactes et détaillées ; il serait surtout important de rechercher si la pluie que la trombe projette au loin et dans tous les sens est salée ou non. Pour ce qui est des coups de canon, considérés comme moyen de dissiper les trombes, je donnerai un extrait d’un mémoire intéressant de M. le capitaine Napier.

Lorsque (le 6 septembre 1814) la trombe commença de nouveau à marcher, sa course était dirigée du sud au nord, c’est-à-dire en sens contraire du vent qui soufflait. Comme ce mouvement l’amenait directement sur le bâtiment, le capitaine Napier eut recours à l’expédient recommandé par tous les marins, c’est-à-dire qu’il fit tirer plusieurs coups de canon sur le météore. Un boulet l’ayant traversé à une distance de la base égale au tiers de la hauteur totale, la trombe parut coupée horizontalement en deux parties, et chacun des segments flotta ça et là incertain, comme agité successivement par des vents opposés. Au bout d’une minute, les deux parties se réunirent pour quelques instants ; le phénomène se dissipa ensuite tout à fait, et l’immense nuage noir qui lui succéda laissa tomber un torrent de pluie.

Quand la trombe fut séparée en deux par le boulet, sa distance au bâtiment n’était pas tout à fait d’un demi-mille. La base, en appelant ainsi la partie de la surface de la mer qui paraissait bouillonner, avait trois cents pieds de diamètre. Le col de la trombe, c’est-à-dire la section que formait le tuyau ascendant dans le nuage dont une grande partie du ciel était couverte, se trouvait au même moment, d’après les mesures de M. Napier, à 40° de hauteur angulaire.

En adoptant deux mille cinquante pieds ou un peu plus d’un tiers de mille pour la distance horizontale du point observé au bâtiment, on trouve que la hauteur perpendiculaire de la trombe ou la longueur du tuyau ascendant comprise entre la mer et le nuage était de dix-sept cent vingt pieds. Cette détermination est importante, puisqu’elle prouve que l’eau ne s’élève pas dans le tube intérieur par le seul effet de la pression de l’air.