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LIVRE III

CHAPITRE PREMIER

De l’élocution.

I. Comme il y a trois questions à traiter en ce qui concerne le discours : premièrement, d’où seront tirées les preuves ; deuxièmement, ce qui touche à l’élocution ; en troisième lieu, comment il faut disposer les parties d’un discours, nous avons dit, au sujet des preuves et de leur nombre, qu’elles se tirent de trois sortes de considérations ; nous avons expliqué celles-ci et la raison pour laquelle il n’y en a que trois sortes. En effet, on considère soit les impressions qui affectent les juges eux-mêmes, soit les dispositions où ils croient que sont les orateurs, soit encore la démonstration qui les amène à être persuadés. On a dit aussi où il faut puiser pour fournir des enthymèmes, car on distingue les formes d’enthymèmes et les lieux.

II. C’est maintenant le moment de parler de l’élocution ; et en effet, il ne suffit pas de posséder la matière de son discours, on doit encore parler comme il faut [1] et c’est là une condition fort utile pour donner au discours une bonne apparence.

  1. Ὼς ὁεί, suivant la nécessité de la situation.