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Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/344

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bien rythmée et non pas dépourvue de rythme, quels rythmes la rendent bien rythmée et dans quelles conditions ils la rendent telle, nous venons de l’expliquer.


CHAPITRE IX


Du style continu et du style périodique.


I. Il faut ou que l’élocution soit continue et liée par la conjonction, de même que l’introduction dans les dithyrambes, ou bien qu’elle procède par tours et retours [1], semblable en cela aux antistrophes des anciens poètes.

II. L’élocution continue est celle des anciens. « Voici l’exposition de l’histoire d’Hérodote le Thurien[2]…» Précédemment, tous les écrivains employaient ce tour, mais aujourd’hui c’est le petit nombre.

J’appelle élocution continue celle qui ne prend fin que lorsque la chose à dire est terminée. Elle manque d’agrément, en raison de son caractère indéfini ; car tout le monde aime à saisir la fin. C’est ainsi que, (dans les courses) arrivé aux bornes, on est essoufflé et l’on est à bout de forces, tandis qu’auparavant, en voyant devant soi le terme (de la course), on ne sent pas encore sa fatigue. Voilà donc ce que c’est que l’élocution continue.

III. Elle procède par tours et retours quand elle consiste en périodes. Or j’appelle période une forme

  1. Cp. Démétrius, § 12.
  2. Le Thurien, parce qu’Hérodote alla se fixer à Thurium, en Italie.