Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

existe ou qu’elle n’existe pas, ou, généralement, à énoncer une affirmation.

XXI. En quatrième lieu vient la diction : or j’appelle « diction » comme on l’a dit précédemment[1], l’élocution obtenue au moyen de la dénomination, ce qui est d’une même valeur, soit qu’il s’agisse de paroles versifiées, ou de discours en prose.

XXII. En cinquième lieu vient la mélopée, partie la plus importante au point de vue du plaisir à produire.

Quant à l’appareil scénique, c’est une partie qui, certes, entraîne les âmes, mais elle est indépendante de l’art et n’appartient en aucune façon à la poétique ; car la tragédie subsiste indépendamment de l’exécution théâtrale et des acteurs, et ce qui est essentiel pour la confection de l’appareil scénique, c’est plutôt l’art du costumier que celui du poète.


CHAPITRE VII


De l’étendue de l’action.


I. Tout cela une fois défini, nous avons à dire maintenant quelle doit être la constitution des faits, puisque c’est la première partie et la plus importante de la tragédie.

II. Il est établi par nous que la tragédie est l’imitation d’une action parfaite et entière, ayant une certaine étendue. Or il existe telle chose qui est entière, sans avoir aucune étendue.

III. Une chose parfaite[2] est celle qui a un commen-

  1. § 5.
  2. Nous traduisons comme s’il y avait : τέλειον au lieu de ὅλον, que donnent tous les manuscrits connus. M. Barthélemy Saint-Hilaire avait fait de même.