Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/167

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cri d’indignation et de désespoir accueillit cette fatale nouvelle, qui venait paralyser tous nos efforts et rendre certaine notre défaite. En effet, tandis que nos vaillants soldats prenaient la route d’Allemagne, maudissant le nom de Bazaine, les troupes du prince Frédéric-Charles, libres désormais, venaient désorganiser la défense et assurer la ruine de notre pays.

Après leur victoire de Sedan, les Prussiens avaient précipité leur marche sur Paris. Le 17 septembre, ils occupaient les hauteurs de Villeneuve-Saint-Georges. Le 19, ils entraient à Versailles et s’emparaient, après une courte affaire, du plateau de Châtillon, qu’on avait essayé de fortifier, mais qui ne put être défendu.

Le même jour eut lieu une entrevue de Jules Favre, notre ministre des affaires étrangères, avec M. de Bismarck, au château de Ferrières. On essaya vainement de discuter les conditions d’un armistice ; le chancelier prussien se montra résolu à pousser jusqu’au bout les conséquences des victoires de la Prusse.

Le 22, un fort détachement de l’armée de Paris occupait le Moulin-Saquet, Villejuif et le plateau des Hautes-Bruyères. Le 30, avaient lieu quelques affaires à l’Hay, Thiais et Chevilly. Le 13 octobre, le général Vinoy conduisait une grande reconnaissance sur le plateau de Châtillon. Le 21, le général Ducrot livrait le combat de Rueil ou de la Malmaison ; malheureusement il avait l’ordre de ne pas s’engager à fond, et cette affaire n’eut d’autre résultat que de montrer aux Prussiens les points faibles de leurs lignes de ce côté et ils s’empressèrent de les fortifier.

Pendant ce temps, les Allemands s’étendaient autour de Paris, coupaient tous les chemins de fer, les routes, suspendaient toutes les communications et établissaient autour de la capitale un blocus si rigoureux