Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/169

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sur le plateau d’Avron. Ils s’emparèrent de Petit-Dry, de Champigny et arrivèrent jusqu’à Villiers. Les Prussiens perdaient du terrain et les Français couchèrent sur le champ de bataille.

Dans la nuit d’importants renforts arrivèrent aux Allemands. Le 2 au matin, ils prirent l’offensive à leur tour et regagnèrent quelques positions. Mais, dans l’après-midi, nos troupes les firent de nouveau reculer et reprirent le terrain perdu. Malheureusement le froid devenait extrêmement vif, les troupes souffraient ; une crue subite de la Marne n’avait pas permis d’exécuter l’opération avec la rapidité nécessaire, les Allemands accouraient en foule, ils occupaient les positions en arrière du champ de bataille. Opérer la trouée devenait impossible, et, le 3 décembre, l’armée rentra sous le canon des forts. Nous avions perdu 6000 hommes. Les Allemands de leur côté avaient 5000 tués ou blessés. Malheureusement, cette action, qui fit le plus grand honneur à nos jeunes troupes, ne modifia en rien notre situation et le blocus continua. Paris souffrait. Les vivres diminuaient rapidement. Le combustible, bois et charbon, manquait et le froid était vif, mais la population fit preuve d’une incomparable énergie ; elle supporta avec un courage et une patience à toute épreuve les privations les plus dures, et le bombardement, par lequel le comte de Moltke espérait la réduire et qui commença le 5 janvier, ne parvint pas à ébranler sa constance.

Montmédy

Tandis que Paris assiégé résistait, la lutte continuait en province. Les Allemands se répandaient dans le pays, s’emparant des villes ouvertes, des villages même, auxquels ils faisaient payer d’énormes contributions de guerre sous les plus futiles prétextes et souvent sans prétexte ; livrant au pillage et aux flammes