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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/174

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peu de résultats et le général se renferma bientôt dans une défense passive.

Le 28 septembre, Strasbourg capitula, après cinquante jours de siège. La ville avait reçu 193 000 projectiles, dont les débris jonchaient le sol ; 1100 habitants civils avaient été tués ou blessés par le bombardement. Pas une rue n’était intacte, partout des ruines ! De toutes parts les étrangers accoururent pour contempler ce lamentable spectacle ; les uns, comme les Suisses, pour soulager les misères les plus intéressantes ; les autres, comme les Badois et les juifs prussiens, pour s’en réjouir et en profiter.

Peu de jours avant l’investissement de Paris, trois membres du gouvernement, MM. Crémieux, Fourichon et Glais-Bizoin, avaient été envoyés à Tours pour organiser la défense dans la province. Ils furent rejoints le 10 octobre par M. Gambetta, qui sortit de Paris en ballon, et formèrent avec lui la délégation de Tours.

Tandis que M. Thiers se chargeait d’aller à Florence, à Vienne, à Saint-Pétersbourg, à Londres, pour obtenir l’intervention de l’Italie, de l’Autriche, de la Russie et de l’Angleterre, ou tout au moins leurs bons offices pour entrer en négociations avec le vainqueur, la délégation de Tours se mettait activement à l’œuvre et organisait, entre Orléans et Tours, un corps de 25 000 hommes, dont le commandement fut confié au général de La Motterouge.

Aussitôt que l’existence de cette armée fut constatée, le prince royal de Prusse détacha des environs de Paris le 1er corps bavarois, commandé par le général Von der Tann et composé de 40 000 hommes, pour occuper la Beauce et protéger l’armée d’investissement