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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/175

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contre toute attaque de ce côté. Le 10 octobre, Von der Tann battit les Français à Artenay, le 11 à Chevilly, et, le 13, il entrait à Orléans, après avoir bombardé et pillé un des faubourgs.

Le 11, ce fut le tour de Châteaudun.

Notre second bataillon, commandé par Lipowski, occupait Châteaudun. Informé de l’arrivée des Prussiens, Lipowski fit mettre la ville en état de défense, barricada les rues, crénela les maisons, occupa quelques postes et distribua avec habileté le peu d’hommes dont il disposait. Il fut d’ailleurs admirablement secondé par la garde nationale de la ville, qui, jointe aux francs-tireurs de Paris et à quelques soldats de divers corps, formait un effectif de 1800 hommes environ, tous braves et résolus.

La 22e division d’infanterie prussienne, commandée par le général de Wittich, arriva, le 18 au matin, en vue de Châteaudun. Le général ne s’attendait pas, avec ses 15 000 hommes, à trouver une grande résistance devant une ville ouverte, dont les défenseurs étaient si peu nombreux et ne disposaient pas d’une seule pièce de canon ; mais, toute la journée, ses efforts échouèrent devant l’héroïque résistance qui lui fut opposée. Son artillerie, 30 pièces, en position à 500 mètres, couvre la ville d’obus, des incendies se déclarent dans plusieurs quartiers, les attaques se succèdent, se multiplient avec fureur. Les francs-tireurs tiennent toujours. Cependant l’infanterie allemande pénètre dans la ville. Là, chaque barricade est défendue avec la même bravoure ; chaque maison devient le théâtre d’une lutte acharnée. Enfin à huit heures du soir, après sept heures de combat, toute résistance devient impossible, il faut céder au nombre. Lipowski fait sonner la retraite et, par une manœuvre habile et hardie,